Les mésaventures de Jean-jé ou « faut pas prendre les Salles-la-Sourçois pour des canards sauvages »
Le jugement en référé du 11 décembre 2016 * a laissé nos lecteurs dans la perplexité et l’incompréhension la plus complète. Comment a-t-on pu en arriver là ? Un de nos adhérents nous en propose une lecture humoristique…
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C’est l’histoire de Jean-jé qui se présente devant le Tribunal Administratif, à Toulouse.
La Présidente (l’interpellant) : bonjour Jean-jé !. On se connaît n’est-ce pas ?
Jean-jé : oui Madame la Présidente, j’ai fait des bêtises et je suis déjà venu vous voir…
La Présidente : alors Jean-jé, que voulez-vous cette fois ?
Jean-jé : Ben voilà Madame la Présidente. J’ai fait des bêtises, j’ai produit du jus pendant des années sans qu’on me donne la permission, j’ai pas payé mes taxes à la Commune, j’ai dépassé les quantités, j’ai triché avec EDF et maintenant, je suis dans…le Créneau …
La Présidente : Oui, c’est plus poli ! Mais quand on fait des bêtises, faut pas s’étonner !
Jean-jé : oui mais maintenant je perds des sous, je n’en ai plus et je peux pas payer les amendes de l’EDF…
La Présidente : donc il va falloir aller déposer le bilan, c’est normal Jean-jé si vous avez pas su mettre vos sous de côté. C’est même obligé si vous ne voulez pas aller en correctionnelle.
Jean-jé : J’en ai peur…
La Présidente : ne tardez pas, le greffe du tribunal de commerce pour vous, c’est pas ici à Toulouse,c’est à Rodez.
Jean-jé : Ben oui, mais justement, avant d’aller au Greffe, je voulais vous demander un petit arrangement !
La Présidente : Quoi donc encore Jean-Jé ? On vous a déjà souvent vu ici et des Môssieus de Paris ont dit beaucoup de choses pas belles sur vous ! Mais enfin, dites toujours ce qui vous amène.
Jean-jé : C’est bien simple Madame la Présidente : Le Préfet à Rodez m’a écrit au mois d’août pour me dire qu’il fallait arrêter de mouliner le Créneau, rapport à la Cascade qu’est à sec à cause de moi.
Je vous ai préparé un recours contre ça. Mais vu qu’il vous faut du temps pour me répondre, ça m’arrangerait bien que vous me donniez la permission de pas lui obéir au Préfet de Rodez…Au moins, pas tout de suite. Pour, que je refasse les sous que j’ai pas su garder pour payer mes amendes à EDF. Vous me suivez Madame la Présidente ?
La Présidente : Bon, je vous comprends Jean-jé, mais moi je peux pas vous donner cette permission comme ça ! Sauf s’il y a urgence. Faut attendre !
Jean-jé : Oui Madame le Présidente, mais si on attend, faut que j’aille au Greffe déposer le bilan et c’est fichu. J’aurai plus le droit de vendre du jus. Donc c’est urgent, avant la Saint Sylvestre !
La Présidente : Bon, Jean-Jé, vous êtes un bon gars malgré tout. Alors on va dire que c’est urgent en effet et que Le Préfet à Rodez, il a peut-être pas raison de vous faire toutes ces misères. Malgré ce que les trois Môssieus de Paris ont écrit sur lui et sur vous.
Après tout, ça fait plus de dix ans que vous faites des bêtises et que vous trichez, certains même disent que, vous et vos aïeux, c’est depuis 1932… Alors, quelques mois à attendre encore, ça va pas leur faire trop de peine aux sales, pardon aux Salles-la-Sourçois ?
Jean-jé : Sûr qu’ils vont me crier encore dessus, mais depuis le temps qu’ils le font, j’ai la peau dure !
La Présidente : Bon, Jean-Jé, je vous fais une Ordonnance avec un bon remède pour la maladie que vous avez : « plaie d’argent n’est pas mortelle ! ». Mais n’y revenez pas. Moi je suis juge et y faudrait pas qu’on « me crie dessus » à mon tour !
* Voir le jugement en référé du tribunal Administratif de Toulouse et signé de Isabelle Carthé-Mazère du 21 décembre 2016 sur notre page : « il y avait donc urgence à sauver le fraudeur »
L’humour est encore la meilleure arme. Bravo pour ce morceau de bravoure qui dit bien ce qu’il veut dire.
Excellente, cette mise en scène! Et ça doit bien se passer à peu près comme ça…. Vive la République, Vive la France et Vive l honnèteté et Vive la transparence….. et j en passe!
Il ne nous est pas possible de connaître les « dessous » des décisions de Justice. Mais les juges doivent savoir comment ils sont perçus aujourd’hui par l’opinion publique et à quoi leurs décisions mènent…