Une annexe d’Harvard à Salles-la-Source
Communiqué de « Ranimons la cascade ! » du 1 avril 2013 :
Une annexe d’Harvard à Salles-la-Source
« C’est une belle épine du pied qu’ils nous enlèvent. Et en plus, ils vont créer quelques emplois… »
Robert Caule, le maire de Salles-la-Source, arbore un large sourire au moment où il sort de chez le notaire de Marcillac. La promesse de vente qu’il vient de signer résout comme d’un coup de baguette magique un problème qu’il avait fini par croire insurmontable : celui de l’ancien hospice de Salles-la-Source, désaffecté depuis de nombreuses années et propriété de la commune. Planté au bord de la route qui mène de Rodez à Conques, en vis-à-vis et à un jet de pierre de la fameuse cascade, cet imposant bâtiment tout en pierre ne manque pas d’une certaine allure. Il n’en garde pas moins ses volets désespérément clos malgré plusieurs tentatives de lui trouver une nouvelle destination.
« Trop de frais de mise en sécurité des murs sur un terrain jugé instable par les experts… », vous explique-t-on pour justifier ce qui pourrait s’apparenter à un gâchis immobilier.
L’ancien hospice de Salles-la-Source destiné à former les grands managers américains du futur.
Pour l’école de commerce d’Harvard
Et voici que la solution est venue sans crier gare d’Outre-Atlantique. Plus exactement du Masachusetts. De l’Université d’Harvard. De la Harvard Business School pour être encore plus précis. Autrement dit de l’école de commerce de cette prestigieuse université qui est la plus ancienne des États-Unis. L’une des plus prospères aussi. Le rachat de l’ancien hospice de Salles-la-Source n’a pas semblé poser problème à ses gestionnaires, même si son montant – qui n’a pour l’heure pas été rendu public – représenterait, selon nos informations, un bon paquet de dollars. L’ancrage du bâtiment par micropieux est pareillement jugé anecdotique par les acquéreurs qui ont déjà dépêché des U.S.A les meilleurs spécialistes de cette technique.
Reste à connaître les raisons qui les amènent ainsi à prendre pied à Salles-la-Source. Le professeur Donald Kower-Andoylh, adjoint au directeur de la Harvard Business School, que nous avons pu rencontrer à sa sortie de l’étude notariale de Marcillac où il était venu parapher la promesse de vente, a bien voulu lever pour nous, en exclusivité, un coin du voile :
« Il y a tout d’abord, nous a-t-il déclaré, la beauté tout à fait exceptionnelle de ce site de Salles-la-Source appelé tôt ou tard à la notoriété qu’il mérite. On ne saurait donc blâmer les spécialistes des affaires que nous sommes d’investir sur un gisement aussi prometteur.
Mais notre vocation étant avant tout la formation de ceux qui constitueront les élites de demain dans le monde des affaires, nous avons voulu joindre l’utile à l’agréable. L’ancien hospice du village deviendra une annexe de notre école. Nous y accueillerons pour des périodes ce formation de quelques semaines à quelques mois les meilleurs ou les plus méritants de nos étudiants. Ils y trouveront un cadre propice à la fois au travail intellectuel et au repos.»
Un cadre propice à la fois au travail intellectuel et au repos
Le bel exemple de la Société Hydroélectrique
Le professeur Donald Kower-Andoylh de poursuivre :
« Il faut bien voir ensuite, et cela n’a pas été le moins déterminant dans notre démarche, que, depuis les États-Unis, nous sommes un groupe de businessmen qui suivons pas à pas votre affaire de la cascade. Pour nous, Américains, c’est là un sujet à la fois d’étonnement et d’admiration incommensurables. Comment, depuis bientôt un siècle, une petite entreprise comme la Société Hydroélectrique de la Vallée de Salles-la-Source a-t-elle pu à ce point se jouer de la loi jusqu’à annexer en toute impunité un bien public, … jusqu’à obtenir de l’Administration qu’elle modifie par une simple signature une décision du Premier Ministre, …jusqu’à produire sans être autrement inquiétée des bilans comptables qui feraient hurler le moins averti de nos étudiants de première année… il y a là toute une série de questionnements qui ne cessent de nous intriguer ! Surtout, nous voudrions en prendre de la graine pour nos futurs managers. Ils ont sans nul doute beaucoup à apprendre de l’expérience de la cascade et de la microcentrale de Salles-la-Source pour faire aboutir contre vents et marées les projets qu’ils auront en charge. Je ne vous cache pas que nous comptons sur la collaboration du gérant de la Société Hydroélectrique de Salles-la-Source. Nous lui offrirons une chaire s’il le désire. »
Grand praticien de la pêche à la truite, le professeur Donald Kower-Andoylh a mis un point final précipité à notre entretien, malgré toutes les questions que nous aurions souhaité encore lui poser, notamment sur l’échéancier du projet, pour aller, de son propre aveu, se livrer quelques heures à son hobby avant de reprendre l’avion pour le Masachusetts. »
Pour le professeur Donald Kower-Andoylh, « c’est ici que les futurs managers apprendont comment faire aboutir contre vents et marées les projets qu’ils auront en charge ».
(Mise à jour au 13 avril 2013)
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Dans la même série, lire aussi : « Du gaz de schiste s’enflamme à Salles-la-Source » (1 avril 2011)
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Le Nouvel Hebdo – 5 avril 2013 :
En voilà une grande nouvelle. Je vais attendre un peu pour voir si elle se confirme
Au premier abord je me suis demandé ce que venait faire ici une photo de Louis de Funès. Au deuxième rabord je m’aperçois que ce n’est qu’une ressemblance. Au troisième rabord, pas si sûr.
Bonjour
J’ai mordu au poisson presque jusqu’à la fin de l’article. Bravo !
Dans la nouvelle école d’Harvard, j’espère qu’on va vous nommer professeur de « cultures diverses et variées »
J’espère que c’est sérieux, que ce n’est pas un poisson d’avril ?….
Je suis ravi que l’université de Harvard ouvre une antenne à Salles la Source et cela m’intéresse au plus haut point, j’aimerais m’y inscrire. Peux-tu m’informer sur les modalités, je crains surtout qu’il y ait une limite d’âge pour les jeunes de 73 ans… Ce qui m’inquiète aussi, c’est le bruit de la cascade, j’ai peur d’être déconcentré. Ne pourrait-on pas la canaliser pendant que je serais en cours ?
joli poisson…
ce 1° avril est bien arrosé … et bien égayé par vos fantaisies
Les petites blagues de ranimonslacascade, deviennent une habitude du1er avril. Dommage
Pour un 1er avril c’est drôlement bien trouvé…
Bravo!!!
Merci à tous nos lecteurs qui ont bien réagi à notre « poisson d’avril ».
Au moyen de l’humour, nous essayons de propager, comme un immense éclat de rire, la réalité d’une affaire qui, elle, n’est pas drôle du tout, celle de la microcentrale de Salles-la-Source.
Elle est même digne de la pire des républiques bananières !
Pour ne citer qu’un très petit nombre de points qui font problème :
Qui pourrait, hormis cette entreprise, présenter chaque années des bilans faux sans être inquiété ?
Qui pourrait, hormis Monsieur Jean-Gérard Guibert, prélever sans les déclarer 113 990 € directement sur les recettes de son entreprise (sur 150 000 € de résultat annuel) sans que l’Etat se pose quelques questions ?
Qui pourrait, hormis la SHVSS, se présenter avec 2 € de réserve financière en fin d’année et recevoir un avis favorable du Coderst l’année suivante pour s’engager dans un projet d’un million d’euros ?
Cette ahurissante histoire doit désormais sortir au grand jour et être connue de tous !
Bravo pour ce « poisson d’avril » que je découvre seulement aujourd’hui
Dommage que cette nouvelle finisse en queue de poisson……… C’était une belle idée ! bravo!!
Je viens d’ouvrir de lire le message (j’avais beaucoup de retard), félicitations ! J’espère que vous allez sortir vainqueurs de cette dure bataille
Bravo! Excellent !
Et bien envoyé, notamment à propos des élèves de première année !
J’ai diffusé votre message larga manu…. Et on admire « mon » poisson d’Avril! Dommage!
Peu importe l’auteur ! L’important est qu’on en parle, par l’humour ou autrement. Et qu’on comprenne bien le scandale qui persiste à Salles-la-Source.
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