Jusqu’au bout du fiasco ?

Une action symbolique était organisée ce samedi 17 juin 2023 devant la Préfecture pour rappeler au Préfet l’attente des soutiens de la cascade aux questions qui lui ont été posées.

Une grande banderole, tenue par les manifestants, s’interrogeait : ira-t-on « jusqu’au bout du fiasco ?

Allusion évidente au « fiasco administratif depuis le commencement » diagnostiqué par la mission ministérielle venue à Salles-la-source en 2015.

Des casseroles, perchées sur des bambous rappelaient les divers zones d’ombre du dossier sur lesquelles l’association attend des réponses précises.

Après une intervention du président, Bernard Gauvain, résumant les principaux aspects du dossier, l’intervention a été suivie par le compte-rendu de l’intervention téléphonique du préfet Charles Giusti auprès d’un des membres de l’association, disant son engagement à faire avancer rapidement ce dossier.

Puis Alexandra Dubois, pour EELV, et Lucienne Castar, pour la France Insoumise, ont exprimé publiquement le soutien de leurs parti ou mouvement à notre lutte (voir ci-dessous).

« 

Monsieur le Préfet,

Vous n’êtes pas le responsable de toutes les erreurs et les fautes qu’a commis l’État sur le dossier de la cascade depuis tant d’années.

Mais vous êtes aujourd’hui son oreille et sa voix et c’est bien pour ça que nous vous adressons à vous.

Je tiens d’abord à vous remercier d’avoir pris le temps de contacter hier notre vice-président, gage de votre bonne volonté, même si les réponses apportées ne sauraient nous satisfaire. Nous souhaitons qu’un échange avec vous puisse avoir lieu très prochainement afin de recevoir des réponses précises sur toutes nos questions.

La stratégie de l’état, mis en difficulté par nos questionnements, a été depuis le début, la stratégie de la lenteur : gagner du temps, s’informer, réfléchir, prendre conseil, pendant un an, deux ans (c’est très compliqué, on ne sait pas faire, on a besoin de cadrage…) jusqu’à refiler la « patate chaude » au préfet suivant qui recommencera de même.

Cette stratégie, nous l’avons dénoncée par des symboles, comme celui de l’escargot ou encore du coq…

Notre réaction n’a pas été vaine puisque le préfet Combes a demandé en 2015, au vu de tant de questions sans réponses, la venue d’une mission ministérielle qui tranche et donne un cap.

On se rappelle que cette mission a reconnu le rôle de notre association : « C’est assurément à son obstination, a-t-elle écrit, que l’on devra la remise à plat d’un dossier mal parti dès l’origine ».

Elle a finalement conclu à « un fiasco administratif depuis le commencement » et, après consultation de la commune, a préconisé la signature d’un arrêté de cessation d’activité pour la SHVSS en août 2016.

Elle a aussi préconisé de « solder rapidement la concession en cédant les biens de retour à l’état et en soldant la créance de la SHVSS »…

7 ans plus tard, rien n’a été fait et l’exploitant turbine gracieusement sur des biens qui reviennent à l’Etat !

Depuis 2016, l’Etat tient un double langage : d’un côté, il nous dit avoir bien le même objectif que nous, faire partir la famille Guibert. Et pour cela, il nous invite à être patient et à lui faire confiance…

Et quand la SHVSS gagne en justice contre lui, il ne se défend pas et ne fait pas appel ! Ce ne serait pas « jouable ». Alors même que la Mission a soutenu qu’il ne pouvait y avoir de droits du moyen-Age dans une installation si souvent modifiée. On a connu l’état plus combatif… Ses services sont en panne pour expliquer au Tribunal qu’une prise d’eau de 1931 et qu’un deuxième barrage, construit en 1982 ne peuvent pas être antérieurs à la Révolution !!!

Aller en appel, puisque l’Etat a perdu, ce sont nous qui l’avons fait, mais les juges ont choisi de ne pas prendre en compte notre long dossier du fait de l’absence de l’Etat. Nous verrons donc ce qu’en dit le Conseil d’Etat…

En attendant, quid des préconisations de la mission ministérielle de clôturer au plus vite la concession et de faire sortir l’exploitant ? On les a mises au panier ?

Un autre problème que nous posons depuis 2016 : que se passe-t-il avec les investissements qui devaient être réalisés avant 2016 et avant 2020, selon un programme précis, pour bénéficier du doublement du tarif de vente de l’électricité ?

Là cette fois-ci, nous vous devons des félicitations : vous avez enfin pris la plume pour demander la liste des investissements réalisés. Notre action n’a pas été inutile. Souhaitons que cela aboutisse rapidement et que toute la transparence soit faite !

Souhaitons que la nouvelle gérante de 86 ans sache répondre à vos questions ! Et oui, le gérant Guibert, condamné à 3 ans d’interdiction de gestion pour abus de biens sociaux a fini par nommer sa vieille maman à sa place. Souhaitons que ce ne soit pas un prête-nom !

Et puis, s’il vous plaît, dites à votre collègue le procureur que nous avons un signalement en attente devant ses services pour une autre fraude depuis 5 ans et demi ! C’est long pour une enquête ! Une avocate nous a tout expliqué : « ça veut dire tout simplement que le dossier est dans un tiroir et que personne n’y touche ».

Encore la stratégie de la lenteur…

Alors, Monsieur le Préfet, il y a aujourd’hui le feu à la cascade.

Et les pompiers le savent : quand il y a le feu, il faut agir vite !

Une Préfète qui vous a précédé a reçu ici même une « pantoufle d’or » pour le prix de son inaction.

Nous avons aujourd’hui bon espoir de ne pas avoir à vous décerner une semblable récompense !

Je vous en supplie, n’envoyez pas l’État que vous représentez JUSQU’AU BOUT DU FIASCO !!!

Intervention de soutien d’Alexandra Dubois au nom d’EELV Aveyron :

« Je viens aujourd’hui comme porte-parole d’EELV Aveyron pour soutenir une juste cause.

Cette histoire au long cour judiciaire raconte l’accaparement d’un bien commun, au profit de l’intérêt d’un particulier.

Cette turbine privée et privative met à mal un site remarquable qui appartient au patrimoine naturel local. Combien d’énergie, d’obstination, de pugnacité faut-il pour continuer à se battre contre ce rouleau compresseur.

Tout a déjà été expliqué de cette histoire rocambolesque.

Nous réitérons notre soutien et merci à toutes et celles et ceux qui sont engagées dans cette lutte. »

Alexandra Dubois, EELV Aveyron

Prise de parole de Lucienne Castar, au nom de la France Insoumise de l’Aveyron (+ NUPES et ATTAC)

« Comme rappelé, les amis de l’association « RANIMONS LA CASCADE ! » ont passé plus de 13 ans penchés sur le sort de cette cascade, vent debout contre l’exploitation du barrage hydroélectrique de SALLES-LA-SOURCE, mobilisés aujourd’hui contre l’inaction de l’Etat.

De longues années de procédures coûteuses financiérement et moralement aboutissent en appel devant le Tribunal Administratif, à un refus d’instruire le dossier CAR l’ETAT N’A PAS BOUGE. !

Les soutiens locaux existent, solides et nombreux, certains, les élus, moins présents dans la durée.

Laurent Alexandre, député, s’est exprimé par courrier à Mme la Préfète de l’Aveyron pour lui demander in fine son soutien dans la défense d’un bien commun, l’eau et l’énergie produite.

Laurent alexandre a interpelé de la même façon Mme la ministre de l’Environnement, afin de lever, je le cite, « l’ambiguïté qui plane sur cette exploitation, la concession étant achevée.

Les lois de notre pays doivent être respectées, le gérant a été condamné, pour rappel, pour abus de biens sociaux.

Enfin, préserver ce merveilleux site, partie intégrante de notre Aveyron, c’est préserver son identité.

Nous devrions être tous aux côté de RANIMON LA CASCADE ! pour que cesse cette accaparation.

La victoire au bout de ce long chemin serait un beau symbole dans cette période où nous nous sentons tous concernés par nos droits d’expression altérés.

L’ETAT doit donc revenir et être présent sous toute forme ou personne pour défendre nos libertés et notre patrimoine ».

Lucienne Castar, LFI Aveyron

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