Un mur devant la cascade
Quand le mur a-t-il été construit devant la cascade ?
Ce mur destiné à protéger les piétons aux périodes de fortes pluies n’est pas tout jeune.
Il remonte à une époque antérieure à la présence des automobiles.
Voici ce que l’on peut trouver à son propos dans les archives de l’Aveyron :
Lors du Conseil Municipal du 3 juin 1897, tenu à 8h du matin, réuni pour la séance ordinaire de mai, le maire de Salles-la-Source, M. Devie « donne lecture d’une pétition adressée au Conseil Municipal de Salles-la-Source, ayant pour objet la construction d’un mur sur le bord du chemin N°2 en face de la cascade, de manière à prévenir les accidents qui peuvent en résulter soit pour les piétons, soit pour les chevaux, lorsque les eaux coulent abondamment.
A l’unanimité des membres présents, MM les membres du Conseil municipal prient M. le préfet de vouloir bien afin que les réparations demandées par les pétitionnaires soient faites dans les plus courts délais par l’administration des ponts et Chaussées.
Fait et délibéré à Salles-la-Source les jour, mois et an susdits et ont signé tous les membres présents »
Présents : Devie (maire), Solinhac, Capelle, Marquez, Lapeyre, Ferrand, Garrigues, Causse F, Ccazals, Viguier, Raynal, Pradels, Revel, Puecz, Burguière, Garibaldy.
L’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées en accuse réception le 12 juin 1897.
le 21 août 1897, l’agent voyer d’arrondissement écrit (document contresigné le 26 août 1897 par l’agent voyer d’arrondissement délégué, « pour l’agent voyer en chef ») :
« Par délibération en date du 3 juin 1897, le conseil Municipal de Salles-la-Source, statuant sur une pétition qui lui avait été adressée par divers habitants de salles-la-source au sujet du danger que présente pour les passants sur le chemin vicinal N°2, la cascade de Salles-la-Source, quand les eaux coulent abondamment, prie M. le préfet de lui accorder un secours pour l’aider à construire un mur au droit de la chute le long du chemin e tdemande en outre que les travaux soient exécutés dans le plus court délai.
Des renseignements que nous avons pris auprès de M. le Maire de cette commune, il résulte que le Conseil Municipal, dans sa séance du 3 juillet 1897, sur l’avis exprimé par la majorité de ses membres, aurait décidé qu’il y aurait un réel avantage à substituer au projet de mur, un second projet consistant à abattre une partie du rocher en saillie sur la cuvette de la cascade de manière à faire tomber les eaux plus directement et à les empêcher d’être projetée sur le chemin.
Toutefois avant de demander à être autorisé à exécuter ce travail, il a été décidé qu’une pétition serait présentée aux habitants de Salles-la-Source pour avoir leur assentiment sur l’exécution de ce projet.
Nous sommes en conséquence d’avis qu’il y lieu d’attendre les* résultat de l’enquête officieuse pour prendre un décision. »
Les documents officiels s’arrêtent là mais il y a tout lieu de penser que l’enquête manifestera le désir fort des habitants pour la construction de ce mur et que c’est fin 1897 que le mur a été érigé.
La question de l’avancée du bec de la cascade, du fait de la formation du tuf, et qui le fait avancer de plus en plus vers la route se pose toujours et celui-ci est régulièrement retaillé (les anciens parlent de « tailler la barbe »).
En dépit de la microcentrale hydroélectrique, lors des 30 jours environ dans l’année où le débit est très abondant, le mur garde un caractère protecteur. Rappelons que si la microcentrale prélève l’essentiel du débit la majeure partie de l’année (400 litres par seconde pour 70 l/s à la cascade), le débit de la rivière souterraine peut atteindre en crue jusqu’à 12 000 l/s. Dans ce cas, une partie coule par le ruisseau de la Gorge au loup.
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