Salles-la-Source, site unique du Rouergue
L’ouvrage, aujourd’hui épuisé, de Marie-Louise et Pierre Cabanes, « Panorama du Rouergue », présente Salles-la-source, comme « un site unique », qui « s’il était mieux mis en valeur », devrait être « une des cités du Rouergue parmi les plus visitées »… L’ouvrage date de 1977.
Naïf sur quelques points, lorsqu’il décrit Salles-la-Source, l’ouvrage est écrit avec beaucoup de passion et reste, sur certains point, d’actualité… On y constate malheureusement et une fois de plus, que les auteurs de ce guide sont passés à côté du détournement de l’eau par l’usine hydroélectrique… Il n’ont rien vu et n’ont pas pris de temps d’interroger les habitants… Relisons néanmoins leur belle description :
Voici ce qu’il est dit de Salles-la-Source :
« Salles-la-Source est la seule localité du Rouergue qui ait conservé son nom « républicain », celui qui lui fut donné en 1793 par les Patriotes.
Avant, sous l’ancien régime, l’agglomération de trois paroisses portait le nom de salles-Comtaux, parce qu’il y avait les châteaux des Comtes de Rodez : le château Mineur (château des Ondes), acheté par Henri en 1215 ; le château majeur (à Saint Laurent), acheté par Hugues IV en 1270.
« Au XIIIème et au XIVème siècle, c’était la demeure préférée des comtes de Rodez. »
Au pied des belles falaises du causse Comtal, la petite cité occupe un site très pittoresque au confluent du Créneau, qui résurge dans le bourg, et du Favi, qui prend sa source à 4 km, à la Fontaine de Souyri. Il faut voir les cascades et cascatelles qui amènenet les eaux fond de la gorge. Voici une description datant de deux siècles :
« Il sort, au pied de la montagne où est situé Salles, une source très abondante par plusieurs issues qui, se réunissant avant de sortir de Salles, forment la rivière de Crénaud, très poissonneuse. L’eau de Crénaud est dangereuse. Elle se pétrifie en sortant de la source. Elle forme des stactaliques (sic) très belles, des cascades d’une hauteur étonnate et il n’y a pas de jardin englais formé par l’art qui puisse être comparé aux beautés que présente la situation des trois paroisses voisines de la source. » (l’auteur de ces lignes était contemporain de Rousseau et des jardins du petit Trianon)
L’agglomération est formé de trois villages médiévaux contigus : le Bourg (« doit être visité à pied, très rares garages »), Saint-Laurent, Salles.
Les vieilles demeures y abondent, longeant les ruelles souvent très étroites, tortueuses, à pente raide. Certaines sont bien restaurées, d’autres accusent leur âge.
En gagnant Salles ou Saint-Laurent, on passe devant la belle résurgence, jaillaissant d’une grotte au pied de la falaise. Il faut voir Salles-la-Source après une période de pluies abondantes, quand jaillissent partout des cascades.
Salles-la-Source, site unique, devrait être une des cités du Rouergue parmi les plus visitées. Il est regrettable qu’elle ne soit pas mise en valeur.. Quelques panneaux discrets, à partir d’aires de stationnement bien signalées, pourraient guider les touristes et les retenir car autour abondent les sites pittoresques : Saint Austremoine, Cougousse, Notre Dame de Vanc, Pont-les-bains, le tindoul de la Vayssière, le château de la Vayssière, le châeau de la Garde, Cadayrac, Mondalazac, le château du Colombier, le château de Billorgues, Solzac (sic), la grotte de Bouche-Rolland, ou encore Souyri. »
C’est avec quelque émotion que je découvre cette évocation de Marie-Louise et Pierre Cabanes que j’avais rencontrés à l’occasion de la parution de leur ouvrage « Panorama du Rouergue ». Ce couple d’instituteurs du Sud-Aveyron s’était fixé comme gageure pour occuper sa retraite d’explorer l’Aveyron jusque dans le moindre hameau. On lui doit ainsi une foule de descriptions éminemment précieuses qui font de son livre une mine exceptionnelle. C’est bien pourquoi on ne le trouve qu’à prix d’or chez les bouquinistes.
Alors pourquoi cette inexplicable omission sur le détournement de la cascade ? Peut-être les auteurs, en braves retraités pacifiques qu’ils étaient, ont-ils pressenti la polémique qui couvait sous le sujet et n’ont-ils pas voulu ouvrir la boîte de Pandore ? Mais, d’un autre côté, ils ne cachent pas leur étonnement de voir Salles-la-Source tirer si peu parti de son site dont ils soulignent la rareté… Autre hypothèse : cette aberration de la conduite forcée leur est apparue sacrilège au point qu’ils ont préféré ne pas en parler…
Merci pour ces précisions.
C’est par un de nos adhérents que nous nous sommes procurés une copie ce livre.
On peut parfois le trouver à un prix raisonnable sur des sites de vente par correspondance sur Internet.