Rappel aux élu-e-s de leurs engagements et promesses

« La Loi est l’expression de la volonté générale » (article 6 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789)

« La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics »  (article 21 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948)

Les élu-e-s ne peuvent ignorer dans les décisions qu’ils prennent les engagements et promesses qu’ils ont tenu précédemment à leurs électeurs et/ou qui les ont fait élire, sauf à être adeptes de la citation, d’un cynisme absolu, attribuée à Charles Pasqua : « les promesses n’engagent que ceux qui les croient ».

A l’heure où la Municipalité de Salles-la-Source (27 juin 2016) et de la Communauté de communes Conques-Marcillac (28 juin 2016, selon nos informations) sont appelés à se prononcer sur le devenir de la microcentrale hydroélectrique, il est bon de rappeler quelques engagements pris publiquement par nos élus s’ils veulent maintenir la confiance avec leurs électeurs (trices) [texte légèrement modifié au 18 juin 2016] :

Jean-Marie Alibert et les élus de Salles-la-Source :

Les élections municipales de 2014 donnèrent la majorité à la liste « Salles-la-Source dynamique commune » conduite par Jean-Louis Alibert. Louis Droc, alors vice-président de notre association, fut alors nommé adjoint responsable des finances de la commune et responsable de la commission cascade.  La liste s’était alors engagée par écrit de la façon suivante :

Nous considérons l’association « Ranimons la cascade ! » comme partenaire privilégié pour le traitement du dossier concernant l’exploitation de la chute. Elle sera associée aux réflexions sur l’avenir et l’aménagement du village de même que toutes les personnes intéressées par le projet. Oui, nous sommes favorables à la mise en place d’un projet ambitieux de valorisation du site »

Voir : « Position des candidats aux Municipales sur la problématique de la cascade et de la microcentrale »

Cette position en faveur de la cascade a de plus été publiquement réaffirmée lors de a réunion publique de Souri.

Lors du rassemblement de « Ranimons la cascade ! » devant la Préfecture de Rodez du 28 juin 2014 , Jean-Louis Alibert :

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Jean-Marie Alibert défile en portant la banderole de « Ranimons la cascade ! »

« Je suis là pour exprimer mon soutien et celui de mon conseil municipal à l’association « Ranimons la cascade ! » que je remercie d’avoir créé cette occasion de porter une nouvelle fois devant le public aveyronnais le mécontentement des habitants de Salles-la-Source et les difficultés causées par l’exploitation de la chute. L’installation est vétuste et sûrement détériorée. Aujourd’hui nous voulons potentialiser et développer notre Vallon sur ses atouts et le site de Salles-la-Source est un atout-maître de notre territoire. Nous voulons offrir aux visiteurs une cascade, des torrents et des gourgues vivants, naturels et pas intermittents, pilotés par un industriel lointain qui ne voit que son intérêt personnel. D’autant que la production électrique de cette microcentrale n’est en rien déterminante dans le paysage énergétique aveyronnais. Cette exploitation n’est en rien conforme à l’idée que nous nous faisons du développement touristique de Salles-la-Source ».

Une position confirmée par son premier adjoint Bruno Dalbin, le 27 juin 2015, toujours devant la préfecture :

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Bruno Dalbin, premier adjoint de Salles-la-Source affirme clairement son soutien à l’association

Lors de notre élection, nous avons pris la mesure de la complexité du dossier et très vite le conseil municipal a décidé de se doter des meilleurs juristes pour faire reconnaître ses droits et aboutir à la réhabilitation définitive du site… Nous restons aussi et, ce n’est pas la moindre des choses, avec  tous les risques liés aux installations et à leur utilisation : le  barrage dont les effets de la montée en charge lors de fortes précipitations ne sont pas évalués, la  conduite forcée  dont la préfecture nous écrit qu’elle ne fait pas l’objet de contrôle particulier ; pourtant elle a explosé en 1971 sous l’effet de la corrosion, elle a dû être réparée en 2010 à cause des effets de la corrosion, elle ne peut pas ne pas se corroder encore . Et donc elle explosera à nouveau un jour. Peut-être les représentants de l’Etat auront-ils été mutés avant, mais à Salles la Source il y aura sûrement  un maire pour en endosser la responsabilité !  Je n’ai pas l’intention d’attendre davantage, il faut réhabiliter ce patrimoine. Techniquement mais aussi juridiquement  le moment vient où  la commune doit arrêter de subir.

Une position enfin à nouveau confirmée dans le bulletin municipal de juin 2015 :

« Nous saisirons ces opportunités pour défendre et valoriser la richesse exceptionnelle de notre patrimoine naturel et historique, en protégeant notre cascade et en repoussant les projets industriels que l’on veut nous imposer, en sauvant le paysage du causse Comtal, en améliorant notre accueil et notre attractivité touristique. 

En raison des risques potentiels, de toute la confusion entretenue dans ce dossier et parce que la mise en valeur voulue pour le site et pour notre territoire n’est pas compatible avec cette exploitation industrielle de la chute, par sa délibération du 17 juillet 2014 le conseil municipal s’est déterminé à mettre tout en œuvre afin de la faire cesser ».

Jean-Louis Alibert, maire et à ce titre chargé de la cohésion des habitants de la commune avec qui il doit conduire un projet partagé ne peut ignorer lorsqu’il prend partie pour l’usine électrique ajourd’hui qu’en plus de trahir sa parole, il prend le risque de déchirer son conseil municipal et les habitants de sa commune.

Elus de la Communauté de communes de Conques-Marcillac :

Depuis 2014, les responsables de la communauté de communes n’avaient jamais éprouvé le besoin de rencontrer « Ranimons la cascade ! » ni de délibérer sur l’avenir de la microcentrale et de la cascade. Ils vont devoir trancher sur un dossier sensible dont ils ignorent à peu près tout.

Précédemment, Jacques Hourdequin, alors président, en date du 28 novembre 2011, avant la fusion avec Conques avait écrit à ce titre au préfet :

« La valeur patrimoniale et l’intérêt de ce site sont des atouts exceptionnels pour le développement économique de notre communauté de communes. Entre Rodez et Conques, le bourg de Salles-la-Source, village classé dont la cascade est le site majeur, est la porte du vallon.  La communauté de communes apporte son soutien sans faille aux actions de défense du site menées par la mairie et l’association sauvons la cascade ».

L’Office du tourisme de Marcillac avait voté une motion en juin 2010, durant l’enquête publique, adressée à la préfète de l’Aveyron :

« L’Office de Tourisme Causse et Vallon de Marcillac « considère que Salles-la-source est une des portes d’entrée majeure de notre espace touristique qui, sur cet axe de circulation, s’affirme comme le trait d’union nécessaire entre Rodez et Conques. La cascade du Village de Salles-la-Source pose le décor emblématique d’un territoire où la nature est encore sauvegardée, raconte le travail de l’eau, de la pierre et des hommes. Les paysages du Vallon, la géologie, la présence de pierres mégalithes les plus nombreuses en France, le patrimoine bâti, les sites protégés, les églises classées et la culture identitaire de la vigne sont tous les témoins et ambassadeurs d’une économie touristique sur laquelle les acteurs publics et privés investissent actuellement. Madame la Préfète, puisque l’eau, c’est la vie, merci de prendre en compte cette motion de soutien à la Cascade de Salles-la-source afin que le visiteur venu d’ailleurs puisse lui aussi profiter pleinement de nos sites touristiques dans les meilleures conditions ».

Depuis 2013, les Offices du tourisme de Marcillac et Conques ont fusionné. Le nouvel Office du Tourisme est présidé par Jean-Louis Alibert, maire de Salles-la-Source. L’Office du Tourisme a mis en place une politique  de développement touristique pour notre territoire. Elle s’appuie sur l’ensemble des richesses touristiques de celui-ci : villages de caractères, sites incontournables, monuments, paysages….

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L’OT se contentera-t-il de ce petit débit alimenté artificiellement par la conduite forcée ?

L’Office du tourisme s’est en outre engagé dans « deux démarches de labellisation », deux perspectives « ambitieuses » pour structurer et qualifier l’offre, deux outils pour fédérer, mobiliser et mettre un coup de projecteur sur notre destination touristique : démarche de labellisation « Grand Site de France », démarche de labellisation en cours « Vignobles et Découverte », dans une démarche de « développement durable » (SIC). Ces deux démarches visent à valoriser l’ensemble des richesses de tout le territoire, à améliorer les conditions de protection, de réhabilitation et de gestion active du paysage, à mieux accueillir ses visiteurs, à générer un développement local durable et bénéficiant aux habitants. Salles-la-Source et ses cascades en seraient-il exclus ?

Jean-Marie Lacombe, maire de Clairvaux, et président de la Communauté de Communes (et par ailleurs vice-président du SIEDA pressenti pour poursuivre l’exploitation durant une période transitoire…). Il se dit persuadé « qu’il faut que la cascade soit belle, qu’elle soit vivante » sans s’engager sur un débit. Il affirme vouloir « instaurer un dialogue : on cherchera un consensus pour que tout le monde s’y retrouve ». Cependant, il se dit aussi prêt à dire oui à un poursuite de l’exploitation avec un très petit débit et en poursuivant l’assèchement du ruisseau de la Gorge au loup ».

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Jean-Marie Lacombe, président de la Communauté de communes

Sollicité par l’intermédiaire de ses services depuis près de le 25 mai 2016 pour obtenir la liste des élus de la Communauté de Communes et leurs coordonnée ainsi que la date du vote public, il n’a pas répondu à ce jour. Rétention d’information, entorse à la démocratie et dissimulation seraient-ils inévitablement liés à la poursuite de la chute ?

Vice-présidente de la communauté, chargée de l’Economie, Anne Gaben-Toutant ne peut oublier qu’elle est aussi conseiller départemental d’un canton dont le chef-lieu est désormais Salles-la-Source. C’est en tant que conseiller général puis départemental  elle a été depuis le début de la lutte au côté de « Ranimons la cascade ! » dans de nombreux rassemblement publics. Elle se dit pourtant aujourd’hui favorable à la poursuite de l’exploitation avec un débit réservé de 130 litres par seconde alors qu’à l’époque elle défendait la position de « Ranimons la cascade ! » d’un débit minimum de l’ordre de 400 l/s.

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Anne Gaben-Toutant à l’époque où elle adhérait à « Ranimons la cascade ! » et arborait fièrement son logo

Lors de l’enquête publique, elle se disait «préoccupée par l’écoulement insuffisant de la cascade tout au long de l’année pour pérenniser et valoriser ce site touristique remarquable. Nous devons exiger du concessionnaire quel qu’il soit un débit plein régime de Pâques à la Toussaint avec d’éventuelles variations saisonnières le reste de l’année ».

Dans la Dépêche du Midi du 21 octobre 2011, elle déclarait :

« Je crois qu’il faut tout simplement s’interroger sur le devenir de la cascade et l’utilité de cette installation hydroélectrique qui ne rapporte pas grand chose ».

Le 27 octobre 2011, elle interpelle la préfète en séance publique au conseil général :

« La défense de la Cascade de Salles la Source suscite un intérêt et un soutien qui dépassent largement les limites de la commune et du canton. J’en veux pour preuve l’intervention de mon collègue qui reprend des arguments que vous connaissez bien et les nombreux soutiens à l’échelle locale – conseil municipal, communauté de communes, Office du Tourisme, acteurs économiques – et plus largement, les présidents du Conseil Général et du Conseil Régional, des conseillers généraux, des conseillers régionaux, des sénateurs et, cet été, le député de l’arrondissement ».

Après son (avant-dernière) élection, elle déclarait à nouveau :

« Les habitants de Salles-la-Source, du canton de Marcillac, les élus locaux, les responsables de l’office du tourisme et du syndicat des vignerons du Vallon, le président du conseil général ont unanimement souligné l’intérêt patrimonial du site de Salles-la-Source, porte d’entrée du Vallon entre Rodez et Conques. Tous demandent que la cascade continue à couler tout au long de l’année. La cascade est notre bien commun qui mérite toute notre vigilance et notre intérêt. Je me suis bagarrée depuis le début pour la cascade et contre l’autorisation d’exploiter et je vous apporte le soutien des habitants du Vallon, qui viennent de me réélire. Pour des raisons de sécurité et pour des raisons de tourisme : on pourra mener des projets à partir de ce patrimoine ».

5 Responses to Rappel aux élu-e-s de leurs engagements et promesses

  1. ludovic D dit :

    L’engagement des  » politiques  » n’était-il qu’à des fin électoralistes ????? Je commence à le redouter…. mais encore une fois, ne lachez rien.

  2. Briquet/Torrubiano dit :

    A Quoi servent les belles paroles des élus……juste pour les faire mousser .!!!!!!quelle honte

  3. Dernière modification au 18 juin 2016 : la phrase « [Anne Gaben-Toutant] se dit aujourd’hui favorable à la micro-centrale » a été modifiée en « Elle se dit pourtant aujourd’hui favorable à la poursuite de l’exploitation avec un débit réservé de 130 litres par seconde alors qu’à l’époque elle défendait la position de « Ranimons la cascade ! » d’un débit minimum de l’ordre de 400 l/s »

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