Quand Sigríður Tómasdóttir ralliait les Islandais à la défense de la cascade de Gullfoss
La cascade de Gullfoss en Islande est l’une des plus célèbres cascades d’Islande et la plus visitée. Elle est située à 115 kilomètres de Reykjavik. Comme la cascade de Salles-la-Source, elle aurait pu être asséchée pour devenir source d’hydroélectricité. Comme en maints autre lieux remarquables, la détermination citoyenne et l’amour des lieux sauvages a permis que soit sauvegardé ce lieu magnifique, rendu aujourd’hui encore accessible aux nombreux touristes qui s’y pressent.
L’histoire, n’est pas sans rappeler celles, racontée sur ce site, du combat des habitants de Nans-sous-Sainte-Anne dans le Doubs en 1902, pour sauver la cascade du Lison, (à la suite de cette mobilisation, le député Charles Beauquier fit voter en 1906 les premières lois de protection de l’environnement et des sites pittoresques) ou le combat pour la cascade de Mardalsfoss, en Norvège, mené par Arne Naess en 1970.
La cascade de Gullfoss est formée par la chute de la rivière Hvítá, qui prend sa source dans le glacier Langjökull, et s’écoule avec fracas dans une étroite fissure créant à cet endroit une succession de plusieurs chutes d’eau progressant sur deux paliers. La chute de 21 mètres sombre brutalement dans un à pic créant un nuage énorme d’embruns, tandis que la chute de 11 mètres progresse de manière plus chaotique entre les rochers.
Son débit en été de 130 m3/s et 70 m3/s en hiver (du fait de la fonte des glaciers, le débit est plus fort en été. Par comparaison, le débit moyen de la cascade de Salles-la-Source est de 0.7 m3/s (70 litres à l’étiage et jusqu’à 10 m3/s lors de très fortes précipitations).
La rivière a creusé au fil des siècles ce ravin en créant de longues orgues basaltiques sur les parois. Cette magnifique cascade tient son nom des couleurs qui s’y dégagent par beau temps : la couleur or crée par les sédiments que l’eau transporte et l’arc-en-ciel qui se crée entre les deux rives, formant ainsi un pont coloré au-dessus de la rivière.
On raconte qu’en 1920, des investisseurs étrangers souhaitèrent exploiter la rivière en créant une centrale hydroélectrique menaçant ainsi la pérennité des chutes de Gullfoss. Tómas Tómasson, le propriétaire du terrain refusa de vendre mais cela ne suffit pas et les promoteurs réussirent à obtenir l’autorisation du gouvernement.
La fille de Tómas, Sigríður Tómasdóttir, consacra sa vie à la défense de la cascade et menaça plusieurs fois de se jeter dans la rivière en protestation, et réussit à rallier les Islandais à sa cause et à arrêter le projet en amenant le projet en justice et en marchant pieds nus depuis Gullfoss jusqu’à Reykjavik plusieurs fois.
Un mémorial a par la suite été construit au sommet des chutes en l’honneur de celle que l’on considère comme étant la première environnementaliste d’Islande.
Gullfoss appartient aujourd’hui au gouvernement et est, depuis 1979, une réserve naturelle.
Une plaque commémorative se situe aux abords de la chute.
L’Islande est productrice à plus 85% d’énergies renouvelables dont 18 % d’origine hydroélectrique. Plus de 10 % de l’île est recouverte de glaciers, dont certains comptent parmi les plus grands d’Europe. Ces glaciers sont la source de nombreuses rivières glaciaires et possèdent un débit relativement important (jusqu’à une centaine de mètres cubes par seconde) dès leur source, à plusieurs centaines de mètres d’altitude. Cette combinaison offre à l’Islande de nombreuses cascades, qui figurent parmi les attractions appréciées des touristes, ce qui a entraîné la protection de plusieurs rivières, notamment la Hvítá et la Jökulsá á Fjöllum, et interdit leur exploitation hydroélectrique.
Nous sommes nombreux pour qui Salles-la-Source constitue une vraie énigme : comment, avec autant d’atouts, ce village peut-il être aussi endormi ? C’est bien beau de dauber sur la microcentrale. Mais si elle a pu fonctionner illégalement aussi longtemps, ça n’a pu se faire que grâce à la passivité de la population locale. Je veux bien être solidaire de votre combat que j’approuve sans réserve. Mais les habitants de Salles-la-Source se sentent-ils tous aussi concernés qu’ils devraient l’être ? Ou attendent-ils que vous fassiez le boulot à leur place, comme on en a parfois l’impression, vu de l’extérieur ?
Nous sommes convaincus que ce sont souvent les minorités convaincues qui font bouger les choses et qu’il ne nous faut pas attendre que la majorité nous suive pour dénoncer une injustice.
L’engagement pour une cause est quelque chose qui naît d’une indignation au plus profond de soi. Ce type d’engagement est inconditionnel et sans retour. Il ne prend fin que lorsque l’objectif est atteint.
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