Les risques d’une extension de la carrière de puech-hiver sur la cascade

La MRAe, Mission Régionale vient de rendre un avis sur le projet d’extension de la carrière de Puech-hiver, située à 3 km en amont de la cascade dans un secteur fragile et de grande richesse biologique.

La MRAe s’inquiète du faible niveau de l’enquête préalable et consacre un paragraphe de son avis à la situation de l’eau. Elle s’inqui-te d’un risque de pollution au niveau de la carrière sur l’eau en aval :

« 3.2 Ressource en eau
La commune de Salles-la-Source est traversée par au moins sept cours d’eau. Même si aucun cours d’eau apparent ne se situe à proximité immédiate du projet, les données d’hydrogéologie témoignent d’une morphologie karstique très développée sur le causse Comtal. Le secteur du projet est un secteur karstique vulnérable qui abrite un aquifère toujours exploité : l’aval de la carrière est à préserver (Cascade de Salles-la-Source, pisciculture, centrale hydroélectrique de la Grande Source, alimentations des animaux domestiques,
etc.)
Des études de simulation par traçage sur les impacts d’une éventuelle pollution ont été réalisés en 2015 et 2020, avec une recherche sérieuse de représentativité d’une pollution accidentelle, ce que relève positivement la MRAe. Toutefois, la méthodologie employée, les cartes des points d’injection et de sorties ainsi que les résultats des analyses ne figurent pas dans le dossier. Seule la conclusion de l’étude est présentée, qui assure qu’un « déversement accidentel dans la carrière aurait un impact très faible sur les activités utilisant les eaux de la source de Salles la Source ou du Créneau », y compris pour des pollutions par hydrocarbures dont l’impact est jugé comme « négligeable ou nul » (7)
.
Un temps de transfert de 8 jours de la pollution de la carrière vers les zones d’usage de l’eau de l’aquifère (la source de Salles la Source est par exemple située à 3 km de la carrière) est considéré dans l’étude comme long. La MRAe considère que ce délai de 8 jours traduit effectivement une vitesse de circulation lente pour des zones karstiques (dans lesquelles on peut constater fréquemment des vitesses d’écoulement très supérieures), mais elle témoigne néanmoins d’une vulnérabilité potentielle de l’aquifère.
La MRAe recommande de produire les éléments techniques qui ont permis de quantifier le risque de pollution des eaux souterraines par transfert des pollutions susceptible de se produire sur le site d’exploitation.
_____________________________
7 Concernant les hydrocarbures, il est utile de rappeler que l’arrêté du 11 janvier 2007 « relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine », donne une limite de 1 mg/l pour les hydrocarbures dissous ou disséminées. Or la perception organoleptique de ces contaminants se produit à des seuils très inférieurs (ex :0,5 µg/l pour l’essence, soit 2 000 fois moins que la limite réglementaire) rendant impropre à la consommation, sans traitement lourd, une eau même faiblement contaminée par des hydrocarbures.

Lire l’avis complet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *