Le causse Comtal, le calcaire et le cycle du Carbone
Le 7 octobre dernier, c’est dans le cadre prestigieux de l’amphithéâtre l’université Champollion que Jean-Claude Garrigou a donné une conférence sur Salles-la-Source à l’occasion de la fête de la science.
Au menu, la place du calcaire et du gaz carbonique le CO2, dans l’édification et l’évolution du paysage de Salles-la-Source.
Pour bien comprendre Salles-la-Source, un lieu essentiel, malheureusement peu mis en valeur, est le Tindoul de la Vayssière, fenêtre ouverte sur les profondeurs du causse Comtal.
Au fond y passe la rivière souterraine venue de Lioujas qui débouche sur Salles-la-Source, comme l’ont prouvé des expériences de coloration à la fluorescéine.
Jean-Claude Garrigou estime à 40 millions de m3 le volume d’eau collecté chaque année par le causse Comtal, dont la moitié arrive au niveau de la source de Salles-la-Source (l’équivalent de la retenue d’eau de Pont-de-Salars).
La terre, riche en CO2, du fait des racines de la végétation, acidifie l’eau qui devient capable de dissoudre le calcaire par substitution des ions H+ aux atomes de calcaire.
Cette dissolution est la cause des 1500 dolines recensées sur la commune, des galeries et grottes souterraines et du gouffre de la Vayssière.
Ce calcaire dissout se retrouve dans l’eau du Créneau et, au contact de l’air qui fait baisser la teneur de l’eau en CO2, se redépose sous forme de travertin ( localement appelé tuf), au fond de la rivière.
Cette roche est le socle de l’ensemble du village de Salles-la-Source. De même composition que le calcaire du causse, elle a une structure très différente, du fait qu’elle s’est formée autour de dépôts végétaux qui ont ensuite disparu, d’où son aspect plein de creux et ses qualités isolantes.
Si l’on remonte davantage dans le temps, on comprend que le calcaire du causse, ancien fond marin, provient lui-même des montagnes de Viadène et Aubrac qui ont culminé jadis jusqu’à 5 ou 6000 m d’altitude.
Par érosion, ces matériaux de type silicates de calcium se sont transformés en calcaire, en partie avec l’aide de mollusques marins produisant leur coquille.
D’un point de vue macro, la formation du calcaire dans l’eau absorbe du CO2 et contribue à atténuer les effets du réchauffement climatique.
Ainsi la compréhension des cycles du calcaire et du CO2 permet celle de la formation des paysages.
Salles-la-source se révèle être un lieu pédagogique très intéressant pour l’expliquer.
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