Changement officiel de nom pour le village et la commune : SALLES-LA-SOURCE DEVIENT SALLES-LA-SOURCE-VOLÉE
« Salles-la-Source-Volée »… Disons-le tout de suite : rien, absolument rien, à voir avec le conflit qui oppose la population locale à l’exploitant de la microcentrale accusé de piller la Grande Cascade. Salles-la-Source-Volée : ce sera bien désormais, par décision du conseil municipal, le nouveau nom du village et de la commune qui s’appelaient simplement jusqu’à présent « Salles-la-Source ». Seuls des esprits vraiment mal tournés iront voir une quelconque allusion à ce sentiment, très largement partagé dans la région, que la captation de l’eau normalement destinée à alimenter la fameuse cascade équivaut à un accaparement pur et simple de bien public pour des intérêts privés. Non, c’est pour une tout autre raison que, lors de sa dernière séance, le conseil municipal a unanimement décidé de cette innocente petite modification toponymique. Il a fort pertinemment voulu rendre hommage à un personnage historique originaire de la commune : le chevalier Albéric-Hector de La Haute -Volée, plus connu dans la mythologie populaire sous le nom de « Volée ». Bref récit d’une épopée qui remonte au Moyen Âge et connaît un étonnant prolongement aujourd’hui…
À la bataille de Cormouls
« À mon secours, Volée ! » : tel est le perçant cri de détresse qui, en ce 20 février de l’an de grâce 1128, vient subitement déchirer le vacarme, au coeur même de la bataille en train de faire rage non loin du village de Cormouls. Elle restera célèbre dans les livres d’histoires sous le nom de « bataille de Cormouls ». Elle oppose les Occitano-Ibères à la coalition Normando-Saxonne et a pour enjeu l’annexion du Rouergue, âprement convoité par l’un comme par l’autre camp, notamment pour sa production de fouaces, de farçous. et surtout d’estofinada, ce mets de choix confectionné à partir du poisson séché que les gabarriers qui naviguent sur le Lot remontent depuis Bordeaux dès le premier jour d’avril. « À mon secours, Volée ! »… L’homme qui lance ce pressant appel à l’aide n’est pas le premier venu puisqu’il s’agit d’Azénas IV, le prestigieux souverain du puissant royaume d’Occitanibérie. Il se trouve en fâcheuse posture en plein milieu de la mêlée, sur le point d’être capturé ou, pire, occis. Et il en appelle à l’un de ses preux chevaliers, Albéric-Hector de La Haute -Volée, en train de ferrailler non loin de lui.
Inventeur aussi des volets et du volley
Albéric-Hector de La Haute-Volée est le digne rejeton d’une noble et vieille lignée de Salles-la-Source. Tout jeune, il a commencé à s’illustrer dans la carrière des armes. Il n’a pas son pareil, assure un chroniqueur de l’époque, pour manier la gulhada, le bigos ou le poudas. Il se fera remarquer tant pour ses qualités de bretteur que pour sa vaillance, au point d’intégrer rapidement la garde personnelle d’Azénas IV. Celui-ci, qui l’a en grande estime et amitié, a pris pour habitude de l’appeler familièrement « La Volée » ou « Volée ». En ce jour de la bataille de Cormouls, par sa bravoure, à la pointe de son épée et au péril de sa vie, il sauvera son roi. Cet épisode lui vaudra la fortune en même temps qu’une popularité extrême. « Volée », comme ses contemporains le surnommeront à la suite de leur monarque, deviendra le héros de plusieurs chansons de geste et autres récits épiques. Peintres et sculpteurs répandront à qui mieux mieux son portrait dans toute l’Europe. Un tableau, dans la salle d’honneur de la mairie de Salles-la-Source, perpétue l’héroïque sauvetage de la bataille de Cormouls. C’est de ce haut fait dont le chevalier de La Haute-Volée dit « Volée » fut l’acteur glorieux que viendrait l’expression populaire « voler au secours » de quelqu’un. Le même, dont on ignore précisément ce que fut la suite de sa carrière mais dont plusieurs témoins de son temps ont loué la créativité, voire l’ingéniosité, serait l’inventeur des volets qui aveuglent les fenêtres. À l’illustre « Volée » aussi, le sport devrait l’invention du « volée-balle» que les Anglo-saxons récupèreront sous l’appellation de « volley-ball ».
Un argument marketing
Albéric-Hector de La Haute-Volée, dit « Volée », était un peu passé aux oubliettes de l’Histoire. Y compris dans son village natal de Salles-la-Source où il ne reste aucun vestige de ce qui fut la demeure où il vit le jour. C’est à peine si, il y a quelques années encore, quelques érudits du cru étaient capables de relier à son souvenir le tableau accroché à la mairie. L’un d’eux, Philippe Dumonteil, féru d’histoire locale, a eu l’heureuse initiative d’effectuer des recherches sur ce prestigieux enfant du pays qui fut incontestablement l’une des figures les plus célèbres du XIIème siècle. « Sur les ailes de Volée », le livre qu’il a publié voici quelques mois aux Éditions de Souyri, a largement contribué à remettre au goût du jour la stature de l’illustre chevalier. À la suite des historiens, les artistes, les médias se sont emparés de ce personnage mythique au point d’en faire un véritable argument de marketing : un film, avec Gérard Depardieu dans le rôle principal, est en cours de tournage. Des produits dérivés commencent à envahir le marché. Il serait injuste que Salles-la-Source ne tire pas également bénéfice de cet engouement aussi nouveau que subit pour Albéric-Hector de La Haute-Volée, tout en lui rendant l’hommage qui lui est dû. Sur la judicieuse proposition de Philippe Dumonteil, lors de sa dernière séance, le conseil municipal a décidé de modifier légèrement le nom du village en lui accolant le surnom qu’avait popularisé le roi Azénas IV. Désormais, il ne faut plus dire ou écrire simplement « Salles-la-Source » mais « Salles-la-Source-Volée ». Pour être complets, précisons que les édiles avaient un moment hésité à accoler le nom de « Volée » à la cascade elle-même, qui serait devenue de ce fait la « cascade Volée ». Le mythique chevalier en était, dit-on, un admirateur fervent et il avait coutume d’y venir à la pêche.
Bravo pour cette leçon d’histoire à cet historien de haute « volée ».
Nous pourrions aussi nous référer à l’ancien nom de notre capitale, Salles Comtaux, qui en notre époque d’abréviations, pourrait s’appeler « volée par les Salles Coms ». A soumettre au conseil municipal.
Ne manquez pas de faire une proposition en ce sens pour la campagne des prochaines municipales …en avril 2020 !
Quelle bonne idée que d’adjoindre « Volée » au nom de notre commune aujourd’hui!Bravo aussi au-x rédacteur-s de l’article. Participer à un concours de nouvelles paraît envisageable.Mrci pour tout!
La pêche y sera-t-elle quand-même autorisée ?
Certains ont « volé » la cascade, peut-être voudront voler les poissons du Créneau… Mais gare à notre nouveau garde-pêche !
Merveilleuse imagination, bravo à l’auteur!… et « ils » ne l’ont pas volé…(suivez mon regard)
Saint Hugues MMXIX
Un grand merci à vous Monsieur RIRDISSI (et d’ailleurs) de nous avoir évoqué avec talent la figure oubliée du sieur Albéric-Hector de La Haute -Volée.
Un mien et lointain ancêtre Normando-saxon-un « De La Tour Delta » – se battit naguère en duel avec lui pour une sombre histoire de chataîgnes du côté du Val-Ady. Il se prit une telle volée qu’il n’y revint jamais et se réfugia prudemment dans ses travers des Costes de Cassagnes (Cassanhes).
Quant à la commune de Salles-la Source, en dépit de la frilosité de ses édiles, elle n’aura pas volé cette élongation de sa toponymie !
Au plaisir de vous saluer début mai prochain aux traditionnelles festes de notre courageuse cpnfrèrie, à moins que ce ne soit à la librairie de Rignac ou au marché dominical de Marcillac.
Papyfers de La Tour Delta
Comte de Cassanhes
Prochaine rencontre cette fois-ci, on ne peut plus sérieuse, lors de notre AG le 5 avril : au plaisir de vous y rencontrer pour envisager une suite …énergique !
C’est bien le 1er avril, on peut y croire ?
Tout cela fait aussi partie du combat que nous menons pour protéger notre planète y compris, dans notre cas, contre ceux qui la pillent en prétendant la protéger…
On aurait pu aussi penser à Pillet, cet autre illustre originaire de Salles-la-Source qui mériterait bien qu’hommage lui soit rendu. Et aussi à Destouné. Ou encore à Akkaparé.
La réalité dépasse parfois les récits des chansons de geste, si bien évoqués par le troubadour de « Ranimons la cascade ! ». Le premier nom de Salles-la-Source ne fut pas Salles-Comtaux, mais las Salas-Panadesas, du nom des seigneurs de Panat, qui en avaient une part importante de la seigneurie. Et la tradition populaire a fait, bien sûr, le lien, entre leur nom et la légende de la dame de Panat, que l’on enterra en état de catalepsie, par erreur, et qu’un voleur de bijoux « ressuscita » en lui arrachant sa bague. Elle s’écria: l’as panada!
Que d’érudits à Salles-la-Source volée !
Nous aurons encore besoin d’eux lorsqu’il faudra s’attaquer à l’histoire contemporaine et faire le récit de la « plus longue fraude hydroélectrique de France »..
Déjà que l’affaire de la microcentrale me faisait étrangement penser à l’affaire Benalla (copinage, bienveillance, ingérence du pouvoir, attitude de la « Justice », odeur de soufre et de mafia…), cette histoire, certes ancienne, de « garde rapprochée » serait-elle là pour nous inciter à mieux comprendre ce qui se joue à Salles-la-Source ?
Très bon poisson d’avril, très inspiré ??
Merci aux créateurs !
Heureux que vous ayez pu en prendre « connaissance » !
De còps, auriam pas a far a’n un fotral de peiças????
Traduction : Est-ce que, des fois, on ‘aurait pas affaire à un gigantesque poison ?
Sale la Source » n’est donc plus propre, puisqu’elle devient privée !
Bravo pour la documentation « historique » du 1° avril, qui découvre des épisodes insoupçonnées de l’histoire rouergate, avec le chevalier « Albéric-Hector de La Haute -Volée » !
Bonne continuation de la bataille des moulins … à eau, qui fait suite à celle de Don Quichotte contre les moulins … à vent. Et « en avant » !
Bon courage à l’asso « Ranimons la cascade ».
Excellent, ce poisson d’avril !!!
Bravo !
Juste une question à poser pour la prochaine réunion municipale de mardi :
Monsieur le maire apprécie-t-il le poisson ?
Un bien bon poisson volant !
Bon premier avril ! Bien tenté ! J’ai failli y croire…
Jusqu’à la fin, j’ai bien failli y croire !
Du coup, je propose au conseil municipal de voter maintenant pour « Salles-la-Source-volée-par-une décision-de-Justice »
Car c’est bien de cela qu’il s’agit !
Un peu long mais tellement clair…
Bravo et merci pour ce bel engagement. Hélas nous ne pourrons être présents à l’AG mais nous vous soutenons et espérons toujours que toutes ces actions en faveur du bien commun aboutiront. Nous postons ce jour nos procurations, adhésions et don. A bientôt