Cascade asséchée, démocratie étranglée

Le Nouvel hebdo du 8 novembre continue sa saga sur le thème de la cascade de Salles-la-Source, toujours assortie d’un dessin humoristique réalisé par un ami adhérent pour  « Ranimons la cascade ! ».  Cet épisode fait le lien entre l’assèchement de la cascade et celui de …la démocratie  :

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Nouvel hebdo – 8 novembre 2013 :

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« « Le dira-t-on jamais assez ? -répètent à qui veut l’entendre les responsables de « Ranimons la cascade ! »– l’eau qui coule de la cascade à Salles-la-Source ne provient pas d’un écoulement naturel. Depuis plus de 80 ans, elle n’est que l’eau relâchée -souvent au compte-goutte !- par une conduite forcée, un peu en amont de la cascade, et dans les faits au bon vouloir d’un gérant qui semble entouré d’appuis au plus haut niveau de l’État. »

Et -ajoutent-ils- bien que la concession soit définitivement achevée depuis le 31 décembre 2005, État et exploitant s’organisent pour faire durer l’affaire… Une mystérieuse et secrète convention signée en 2006 et qui n’a été révélée au public qu’en décembre 2012,  aurait dû en limiter la production de manière drastique. Mais tout laisse penser qu’elle n’a jamais été appliquée !  « Ranimons la cascade ! » en conteste la légalité devant le Tribunal mais interroge : « Quand bien même elle l’aurait été, pourquoi n’a-t-elle pas été appliquée ? La société hydroélectrique a-t-elle avec la bénédiction de la Préfecture -oui ou non – turbinée sans que l’État n’y trouve à redire deux à trois fois la quantité autorisée de 2006 à 2012 ? » On ne le saura peut-être jamais. La Préfecture, à qui « Ranimons la cascade ! » demandait de rendre des comptes sur ce point, a élégamment répondu, par la voix de Cécile Lenglet, la secrétaire générale : « Je ne suis point en possession des documents que vous sollicitez »… Ce que le président de l’association traduit par « Circulez, il n’y a rien  à voir ! »

Quand au tronçon court-circuité,  « Ranimons la cascade ! » rajoute qu’il n’est pas prévu de « débit réservé » à Salles-la-Source. On appelle ainsi l’obligation de laisser librement couler un débit minimal dans la partie court-circuitée de la rivière par la conduite forcée, dès lors que l’on a créé un obstacle sur un cours d’eau, tel le barrage souterrain. Cette nouvelle contrainte sera imposée le 1 janvier 2014 à tous les petits propriétaires de moulins et micro-centrales hydroélectriques de France et de Navarre… mais ne concernera pas le barrage de Salles-la-Source ! Si elle était simplement appliquée, cette loi pourrait pourtant permettre de réhabiliter dès janvier prochain la fameuse source de Salles. Les riverains du Créneau devront se contenter d’une restitution artificielle de l’eau en amont de la cascade…

Dans cette affaire, les amis de la cascade disent avoir compris comment l’État, que l’on croyait veiller sur l’application des lois en toutes circonstances, agit dans les faits comme un rouleau compresseur qui pour arriver à ses fins (et aider ses amis ?) est prêt à faire avaler couleuvre après couleuvre, le tout sous couvert « d’énergie propre » ! Derrière une cascade asséchée, ils ont découvert comment on étranglait la démocratie…

Pendant ce temps, durant de toutes ces années, la Société Hydroélectrique de la Vallée de Salles-la-Source continuait tranquillement de turbiner. « 

 

 

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