Quand les gendarmes bloquent l’accès à la cascade de la Crouzie…

Le dimanche 13 octobre, les amis de la cascade s’étaient donné rendez-vous pour constater la nouvelle fuite de la conduite forcée, dissimulée
jusqu’ici au public, regretter l’accès devenu quasi impossible à la cascade de la Crouzie, un secteur patrimonial majeur du village, et ce du fait de l’inaction de la société hydroélectrique et de l’apathie préfectorale qu’il nous faut à nouveau déplorer.

Mais c’était sans compter la présence de 4 gendarmes mobilisés par la société Hydroélectrique pour empêcher à quiconque de passer sur son terrain… Communiqué, compte-rendu en images et commentaires…

Communiqué du 13 octobre 2019 :

Jusqu’à quand l’accès à la cascade de la Crouzie sera-t-il interdit  ?

Une nouvelle fuite d’ampleur de la conduite forcée a été constatée en bas du village, à proximité du site de la cascade de la Crouzie qui est la deuxième cascade de Salles-la-Source, plus sauvage et moins connue que la grande cascade, et est située en bas du village.

« Ranimons la cascade ! » avait convié ses adhérents, ce dimanche 13 octobre, afin de se rendre compte de la situation et du danger. Une vingtaine de participants étaient présents dont trois conseillers municipaux et les deux premiers adjoints.

Ils en ont hélas été empêchés par la gendarmerie déplacée pour l’occasion à la demande de la Société Hydroélectrique dont ils ont protégé l’entrée, privant les manifestants de l’accès à la cascade.

« Ranimons la cascade ! «  s’étonne que la Société Hydroélectrique ait contraint le maire à bloquer le passage par en haut, suite à des travaux effectués sans autorisation il y a deux ans et non achevés, et qu’elle le bloque désormais en bas en interdisant le passage sur un terrain qui appartient désormais au domaine public hydroélectrique de l’État depuis la fin de la concession en 2005.

L’association s’étonne également que les forces de l’ordre aient été une nouvelle fois si promptes à prendre le parti du gérant de la micro-centrale et à empêcher l’accès à un terrain appartenant au domaine public (hydroélectrique) tandis que la Police de l’eau se montre totalement incapable de faire respecter la loi par la société Hydroélectrique depuis deux ans.

Il ne nous paraît pas non plus tolérable que l’on prive indéfiniment le public d’un accès au site magnifique de la Cascade de la Crouzie, ni que l’on bloque les riverains et promeneurs pour la traversée du Créneau et encore moins qu’on leur interdise de se rendre compte par eux-mêmes des incidents en cours.

Bloqués au niveau de la passerelle, les manifestants n’ont pu que constater la promptitude des forces de l’ordre à se mettre au service des « puissants »…
Cela ne les a pas empêché de manifester : « le fiasco continue » !
Sur le passage qu’ils comptaient emprunter pour aller constater la fuite tout en respectant l’arrêté municipal, les manifestants se sont heurtés à des gendarmes qui leur ont intimé ordre de rebrousser chemin, interdisant tout passage sur le terrain de la microcentrale.

La Police (de l’eau) pourtant alertée de la fuite par le maire n’a pas encore exigé de vider la conduite forcée… (ce qu’elle avait fait en 2017)

Ce « refus de passage » est-il destiné à ce que le public ignore la présence de la fuite ?

En 2017, la Sté Hydroélectrique a exécuté des travaux sans autorisation qu’elle refuse aujourd’hui de reboucher, bloquant ainsi depuis 2 ans le passage de la Crouzie. Là les forces de l’ordre sont lentes à réagir…
Comme prévu, « Ranimons la cascade ! » a offert l’apéritif aux participants…
… Lesquels ont trinqué à une future réouverture au public du site de la Crouzie !

Quelques remarques et interrogations et infos collectées les 13 et 14 octobre :

Le représentant des gendarmes présent le 13 octobre a certifié qu’ils ne venaient pas à la demande de Jean-Gérard Guibert, le gérant, qui ne les avait pas contacté mais seulement pour « vérifier que l’arrêté municipal d’interdiction de passage était bien respecté ». Pourtant les gendarmes ont bloqué l’accès au terrain jouxtant la microcentrale, hors du champ de l’arrêté. Contacté le 14 octobre, le maire Jean -Louis Alibert a confirmé que la gendarmerie lui a donné l’information le 12 octobre 2019 comme quoi le gérant Guibert demandait leur intervention « par crainte de dégradations » (SIC)… La vérité est-elle à géométrie variable ?

Un des gendarmes présent a intimé ordre au photographe de ne pas le prendre en photo : depuis quand et au nom de quoi est-il interdit de photographier des gendarmes en service ?

« Les gendarmes sont au service des puissants » : ce n’est peut-être pas toujours vrai mais cette fois-ci, cela a bien été confirmé. Alors que le Maire a toutes les peines à les faire agir suite aux dégradations de la voie publique, le gérant parvient à les mobiliser un dimanche matin sur un claquement de doigt…

Le Maire a alerté la Police de l’eau de la nouvelle fuite, laquelle a répondu : « c’est pas à nous, c’est la DREAL qui doit s’en occuper ». Puis il a contacté la DREAL qui a répondu « Demandez à la Préfecture ! » : ce qu’on appelle se renvoyer la patate chaude !

La fuite passe actuellement sous le mur de soutènement de la route municipale. On attend que la route s’effondre ?

Le Maire a finalement écrit à la SHVSS en juin 2019 pour lui demander de reboucher les trous de la route après avoir diagnostiqué et réparé les fuites. En vain, jusqu’à présent.

L’arrêté sécheresse interdisant les éclusées a pris fin samedi 12 octobre à 0h. A notre connaissance, le turbinage n’a pas encore repris.

Un point positif pour finir : la mairie a finalement préempté le terrain en bordure de la cascade de la Crouzie : une promesse de vente est en préparation.

Récit paru dans la Presse (pages communes de Centre-Presse, Midi-Libre et la Dépêche), le 15 octobre 2019 :

Notre objectif est atteint : nul ne peut plus ignorer dans quel état de délabrement est la conduite forcée ni la passivité de l’Etat pour régler ce problème.

4 Responses to Quand les gendarmes bloquent l’accès à la cascade de la Crouzie…

  1. Bianco dit :

    J’admire la patience et le pacifisme dont vous faites preuve dans votre lutte depuis si longtemps. Et vous avez raison d’avoir choisi cette voie de la non violence qui ne vous empêche pas de parler clair et de dire leur fait au propriétaire de la microcentrale comme aux autorités qui tolèrent tant d’entorses à la loi. Je n’en suis que davantage indigné d’apprendre que les gendarmes ont cru devoir vous barrer le chemin dimanche. S’ils font correctement leur métier, ils ne pouvaient pas ignorer l’état d’esprit qui est le vôtre. La simple présence d’un huissier aurait suffi au patron de la microcentrale pour faire constater ce qu’il aurait voulu.

    • Le simple fait que le panneau d’affichages des informations légales de la microcentrale soit disposé sur le mur même de la microcentrale (y étaient notamment affichés les arrêtés de fermeture définitive) montre que celui que vous appelez « le propriétaire » et que nous préférons appeler « l’occupant sans titre » (les biens appartiennent désormais à l’Etat…) considère que le public peut accéder aux abords de la microcentrale sans quoi son obligation d’affichage légal n’est pas respectée.

  2. Jean-Michel SUDER dit :

    « au nom de quoi est-il interdit de photographier des gendarmes en service » : ce n’est pas une question d’être gendarme.
    Il faut l’autorisation de la personne que l’on souhaite photographier.

    • Le Ministère de l’intérieur comme le ministère de la Défense ont rappelé à plusieurs reprises récemment que photographier ou filmer un policier ou un gendarme dans le cadre d’une intervention et de publier ces images est autorisé par la loi, ce que nous a confirmé la Ligue des Droits de l’Homme. Ce ne le serait pas par contre dans le cadre de leur vie privée.
      « Ranimons la cascade ! » a publié à de nombreuses reprises depuis 2010 des images des forces de l’ordre venues surveiller, protéger ou réprimer nos manifestations, sans que ces images n’aient posé le moindre problème.
      L’Arrêté du 7 avril 2011 relatif au respect de l’anonymat de certains fonctionnaires de police et militaires de la gendarmerie nationale
      -Version consolidée au 16 octobre 2019- précise les quelques catégories de policiers et gendarmes, notamment chargés du terrorisme, pour qui cela est interdit.
      En revanche menacer de poursuites judiciaires celui qui a un comportement conforme à la loi, comme cela a été fait à deux reprises, est pour nous plus problématique…

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