La valeur culturelle et économique de nos paysages

Notre territoire contient « un patrimoine paysager exceptionnel qui mérite d’être préservé ».  En effet, il constitue « l’écrin du cadre de vie des habitants et les bases du développement touristique. C’est une valeur culturelle et économique sur le long terme ».

Qui dit cela ? Les  membres de l’association « Ranimons la cascade ! » ? Non, il s’agit bien de nos élus.

Notre paysage est notre richesse !
En effet, en 2006, l’ensemble des élus de la zone Vallon-Conques-Causse Comtal prenaient conscience de l’importance du patrimoine, de l’environnement et des paysages de notre territoire comme d’une « véritable ressource à protéger et mettre en valeur ». Le résultat de ce travail a été publié sous le titre de « Charte paysagère ».

Nous avons repris ci-dessous quelques extraits de ce document en mettant en caractères gras quelques passages concernant Salles-la-Source ou méritant de s’y appliquer.

Ne serait-il pas temps de relire cette charte… et de l’appliquer à Salles-la-Source ?

La charte paysagère

La charte paysagère, architecturale et urbaine a été initiée par le Syndicat Mixte Dourdou-Causse-Rougier dans le cadre du Pôle d’économie du patrimoine. Son élaboration a associé des élus des intercommunalités, et des partenaires locaux de mars 2005 à mars 2006. Selon ses auteurs, elle a permis « une prise de conscience réellement partagée des ressources et des enjeux » dans les diverses communes du territoire, même si elles appartiennent à des unités paysagères et administratives différentes.

Cette démarche se veut  le signe de sa prise de conscience de l’importance du paysage pour forger l’avenir d’un territoire, au même titre que l’approche économique et sociale.

Si la charte n’a pas une vocation réglementaire, elle propose une mise en perspective des enjeux pour notre territoire par l’élaboration d’un diagnostic partagé, d’une stratégie d’interventions et de recommandations prioritaires.

Ce travail avait pour but de mieux faire connaître les paysages variés du territoire, de comprendre leurs fondements et les mutations en cours et de présenter les enjeux majeurs pour les prochaines années pourpréserver cette qualité patrimoniale tout en s’adaptant aux évolutions des modes de vie.

Comprendre et connaître le site de salles-la-Source

Qu’est ce qui constitue le paysage du XXIème siècle ?

La base du paysage, encore perceptible sur notre territoire est la nature géologique du sous sol. C’est celle-ci associée au relief et à l’histoire, qui a prévalu aux implantations des activités humaines au cours des siècles. La façon de se défendre, de cultiver la terre, de s’implanter, de circuler ont imprimé une marque dans le paysage.

Toutes ces actions ont longtemps été en très grande cohérence avec le lieu. Choix des sites défensifs ou de la présence de l’eau pour l’implantation des villages, choix des expositions, des matériaux, suivi des courbes de niveau pour les voies de circulation, cultures adaptées à la nature et à l’inclinaison des sols.

Cette très grande cohérence a donné au paysage la force qu’il a encore aujourd’hui et qui doit perdurermalgré les fortes évolutions qu’il connaît en ce début du XXI siècle.

Une grande cohérence nature-paysage-implantation humaine

Les mutations

Même si la géologie se considère à des échelles de temps « géologiques », il y a des phénomènes à cycles plus rapides que d’autres. C’est le cas notamment pour l’évolution des reliefs calcaires.

Le relief karstique est toujours actif, la circulation des eaux souterraines provoque une érosion et une forte sensibilité dans les dolines notamment.

L’érosion sous l’action conjuguée de l’infiltration d’eau et du gel provoque des effondrements des rebords de corniche, le dernier date de 2005 : plusieurs blocs se sont détachés de la paroi et sont tombés sur le village haut de Salles la Source.

Le réseau hydrographique du Causse est souterrain. Il ressort sous la forme de sources (qui ont été aménagées en fontaines et lavoirs bâtis) ou sous la forme spectaculaire de source-cascade comme à Salles-la-Source et de résurgence comme à Mouret.

La géologie détermine trois unités paysagères très contrastées : le Causse,  le Rougier et le  Ségala-Conquois. Ces unités paysagères sont diversifiées, suivant le type de sous-sol ou la proximité du réseau hydrographique.

Chacune de ces unités paysagères est caractérisée par un type d’occupation humaine traditionnelle qui laisse encore des traces importantes sur le paysage actuel (habitat, agriculture), mais elles connaissent des mutations et des enjeux propres à chacune.

La qualité paysagère des milieux naturels et leur fragilité

 

Le territoire du Dourdou comporte des zones répertoriées pour leur intérêt floristique et faunistique et identifiées au niveau européen pour leur rareté. Il s’agit essentiellement des zones de corniches, du Causse et des zones associées aux rivières.

Ces trois types de milieux, naturels ou issus de l’action pluriséculaire de l’homme, qui sont emblématiques pour le Dourdou, sont complétés par des milieux plus ordinaires (haies, forêts, arbres, bosquets, murets de pierre sèche..) pour constituer une réelle trame naturelle permettant la biodiversité.

Les corniches et les falaises se retrouvent sur le pourtour du Causse ou dans les gorges du Dourdou. Elles sont de calcaire clair dans lequel apparaissent les strates horizontales de sédimentations ou en travertin, roche issue de la percolation de l’eau dans les couches souterraines.

Ces falaises offrent un paysage spectaculaire comme à Bozouls, à Rodelle ou Salles-la Source, elles sont également présentes sur le rebord de tout le Causse et marquent la limite entre calcaire et rougier. Elles accueillent une flore et une faune très spécialisée qui est remarquable (code Européen EUR 15 : 8215) : rapaces, reptiles. Pour la flore :il s’agit généralement de petites plantes résistant à la dessiccation et une flore spécifique proche des cascades et des sources : plusieurs variétés de fougère…)

On compte sur notre territoire, 12 sites classés ou inscrits et de nombreux autres sites remarquables,  unités paysagères diversifiées, paysages « historiques », routes panoramiques, points de vues spectaculaires

C’est un patrimoine exceptionnel complémentaire du patrimoine bâti. Ce paysage a une valeur  « économique » pour un développement touristique du territoire.

 

La valeur économique de notre paysage : ici une bouteille de vin AOC de Marcillac
(cuvée 2000 de la cave coopérative de Valady)

Tous les sites remarquables n’ont pas nécessairement de protection règlementaire. L’ambition du projet paysager va notamment permettre de respecter et valoriser les fondements du paysage : il s’agit donc de les pérenniser, ils constituent l’écrin du cadre de vie des habitants et les bases du développement touristique. C’est une valeur culturelle et économique sur le long terme

Cette grande richesse patrimoniale est un des points forts du territoire, l’objectif principal est de préserver cette richesse, en maîtrisant l’évolution paysagère des abords des sites inscrits, en identifiant et qualifiant les autres sites remarquables.

De grands itinéraires ont été repérés comme ayant un impact touristique fort. Certains sont vecteurs d’ attractivité par l’accessibilité qu’ils permettent à des sites ou patrimoines reconnus par les touristes. D’autres sont un bon vecteur de découverte. Tous qualifient l’image globale du territoire.

– la RD 901 ou route de Rodez à Conques, émaillée de trésors comme Salles La Source et Marcillac Vallon ;

Il y a deux falaises classées au titre de ZNIEFF, la paroi de Salles la Source et le trou de Bozouls; au titredes sites, celle de Bozouls, Rodelle et Salles la Source également.

Ces corniches sont emblématiques à plusieurs points de vue : environnemental, paysager, historique et patrimonial.

 

A droite, la « spectaculaire source-cascade de Salles-la-Source
(ici sans eau comme trop souvent depuis 10 ans…)

Préserver les milieux naturels pour maintenir leurs richesses et la biodiversité

Il va de soi que la protection des paysages et de l’environnement sont intimement liés sur ce territoire.

Œuvrer à la protection et mise en valeur des paysages est une action qui comprend un volet environnemental fort.

Etudier l’impact de tout projet susceptible d’imperméabiliser des sols, de décaper le couvert végétal, de modifier la nature des milieux, est le garant d’une bonne appréhension des questions environnementales. Il faut également être prêt à arbitrer et à pouvoir choisir de préserver l’environnement.

 

Savoir arbitrer en faveur de l’environnement

 

Enjeux touristiques : valoriser le patrimoine par le tourisme et les loisirs

Le tourisme est aujourd’hui une part importante de l’économie nationale et encore plus pour les territoires ruraux comme celui du Pôle d’economie du patrimoine. Les éléments de son attractivité ne sont plus a démontrer, en revanche les conditions de son maintien restent à créer.

Les points forts de l’attractivité sont :

  • le paysage
  • le patrimoine bâti et non bâti
  • les chemins de randonnées
  • la gastronomie

Les éléments de sa fragilité sont :

  • la capacité d’hébergement
  • le maintien des sites et du paysage dans un état ou la clarté la lisibilité de sa lecture sera maintenue
  • l’absence d’anticipation des aménagements qui dénaturent les sites

La clientèle touristique est attirée par un tourisme patrimonial, de promenade et de cueillette

 

Toutes les mesures de protection du paysage contribue à conserver la qualité paysagère du territoire du PEP qui est un atout majeur de son développement touristique, que ce soit par le maintien de la qualité des sites autour des « trésors bâtis », que ce soit par le maintien d’itinéraires de qualité pour relier les sites emblématiques ou par l’aménagement de points d’accueil spécifiques.

Citons parmi les actions en cours, la route paysagère du PEP qui propose 9 stations d’interprétation du paysage, dont une à Salles-la-Source.

Station d’interprétation de Salles-la-Source

« De mon château perché, j’ai lontemps dominé ce site majestueux qui laisse à penser que tout ici est éternel.
Pourtant il n’en est rien, le temps, l’eau et les hommes ont façonné ce paysage toujours en mouvement « 

One Response to La valeur culturelle et économique de nos paysages

  1. […] projet d’éoliennes…) puisse comporter un impact considérable, incompatible avec la Charte paysagère, laquelle a fondé le PADD communal (Projet d’Aménagement et de Développement […]

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