Incidences economiques de l’exploitation de la cascade de Salles la Source par la societe hydroelectrique sur l’entreprise piscicole du moulin de Gourjan
(Mise à jour de photos en septembre 2014. Pour la présentation actualisée de la pisciculture, voir sur le site du Moulin de Gourjan)
La pisciculture du moulin de Gourjan est située à quelques km en aval du village de Salles-la-Source, au bord du Créneau. C’est donc avec l’eau de la cascade que sont élévées les truites du moulin. la privation d’eau par l’arrêt de la turbine lorsque le barrage se remplit prive donc la pisciculture de l’eau dont elle a un besoin vital pour sa production. Un débit insuffisant la prive d’un développement économique certain.
Vous trouverez ci-dessous un petit reportage en images et une note de synthèse qui a été remise à la préfecture de l’Aveyron, en vue d’éclairer les décideurs.
Le Moulin de Gourjan
Le moulin de Gourjan est situé en bordure de la départementale et du Créneau entre Pont-les-bains et Cougousse
Le bief du moulin est actuellement utilisé pour un élevage de truites
L’intérieur du moulin conserve depuis le XIIème siècle un ensemble de moulins tradtionnels de haute valeur patrimoniale
L’eau des bassin dépend directementde l’arrivée d’eau et donc du fonctionnement ou non de la turbine électrique de Salles-la-Source
A gauche du barrage, le Créneau poursuit ou non sa route : ici, le barrage déborde car l’usine est en train de turbiner. A gauche l’entrée du bief vers la pisiciculture. Lorsque le Créneau s’arrêt parce que le barrage souterrain de Salles-la-Source se remplit, l’élevage est privé de l’eau dont elle a un besoin vital
Il y a donc un lien direct entre débit du créneau et survie des poissons. L’autorisation de production est de 25 T mais, vu le manque d’eau, 1/3 de ces 25T seulement peuvent être produits. Le rétablissement de l’eau de la cascade permettrait un développement important de cette entreprise.
Les poissons sont transformés sur place dans un laboratoire moderne. Les produits sont pour une part séchés et transformés sur place. Ces filets réputés de truites saumonées sont uniques en Aveyron !
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Incidences économiques de l’exploitation de la cascade de Salles la Source par la société hydroélectrique sur l’entreprise piscicole du moulin de Gourjan
Note technique
Préambule
Les eaux qui alimentent la cascade sont celle du Créneau qui prend sa source à environ 40 m au dessous du Causse Comtal dont il récolte toutes les eaux souterraines. Ces eaux, avant que la main de l’Homme ne les canalise, sortaient de la falaise à plusieurs endroits et alimentaient ainsi plusieurs cours et cascades en dehors de celle qui nous préoccupe aujourd’hui, dite « Grande cascade ».
9 moulins situés en aval de l’usine hydroélectrique utilisaient l’eau du Créneau pour leur activité. La construction de l’usine hydroélectrique a enclenché leur déclin et leur abandon, sauf pour l’un d’entre eux. Ensemble au moment de la création de l’usine, ces moulins avaient essayé de s’élever contre celle-ci. C’était la bataille du pot de terre contre le pot de fer et le plus fort et/ou le plus puissant a gagné, contre toute équité. Le moulin de Gourjan est aujourd’hui le seul d’entre à continuer à exploiter le cours du Créneau sur la base de droits fondés en titre.
La famille Lacombe exploite ce moulin depuis le 12éme siècle. Aujourd’hui c’est un élevage de truites qui y est installé. Pour autant, même si cette entreprise maintient son activité, elle n’est pas sans subir les effets de l’exploitation du cours d’eau et de la cascade par la centrale hydroélectrique. Problèmes rencontrés par l’entreprise piscicole du Moulin de Gourjan.
Pénurie d’eau
L’activité de l’usine hydroélectrique s’appuie sur un fonctionnement en éclusée. « Les centrales d’éclusée qui sont essentiellement alimentées des barrages de moyenne chute servent de régulation journalière ou hebdomadaire de la production. Ces équipements sont généralement situes en moyenne montagne, sur des cours d’eau à pente moyenne et à débit abondant (Jura, Massif Central).
Leurs réserves d’eau peuvent être utilisées sur de courtes périodes (2 à 400 heures). De ce fait, on réduit ou on arrête leur production pendant les heures les moins chargées de la journée ou de la semaine. En revanche, pendant les heures de forte demande, on les utilise à leur puissance maximale, ce qui entraîne la vidange de la réserve. »
Lorsque la centrale électrique de Salles la Source bloque les vannes pour remplir le réservoir, et en particulier en période d’étiage durant laquelle le débit du cours d’eau atteint son niveau le plus bas, la pisciculture ne reçoit plus d’eau pour alimenter ses bassins. Il est alors nécessaire, par un système de pompage, de faire passer deux fois la même eau dans les bassins.
En cas de pannes ou d’avaries sur l’usine ou la conduite, il est arrivé que l’usine vide la conduite ou stoppe l’écoulement du Créneau, et ce sans en avertir la pisciculture qui au mieux se rendait compte de l’asphyxie de ses poissons à temps et mettait en route le système de pompage ou au pire a perdu plusieurs fois une part importante de sa production.
Brusques variations de l’intensité du cours d’eau
Les variations d’intensité du cours du Créneau liées soit au turbinage soit au remplissage de la réserve sont préjudiciable aux poissons, aussi bien ceux de la pisciculture qui souffrent de ces variations, que ceux du ruisseau. Il est connu que selon les débits ce ne sont pas les même espèces qui peuplent les rivières. Les modifications régulière de ce débit ont donc un impact certain sur le type de poissons que l’on retrouve dans le cours d’eau.
Si les effets d’éclusée ont été étudiés avec attention sur les grands fleuves comme le Rhône ou de rivière comme le Doubs* ou d’autres encore, avec l’observation d’un impact certain sur l’équilibre écologique du milieu, il serait signe de la plus grande inconséquence que d’imaginer que ceux ci n’ont aucun effet sur le lit et la faune du Créneau.
Développement de l’entreprise piscicole
L’entreprise Lacombe se trouve dans l’impossibilité de se développer. Si le débit de la rivière était régulier, celle-ci pourrait accroître sa production de 50 %.
Il faut tenir compte de cet élément lorsqu’on mesure l’évolution possible de l’activité économique sur la commune de Salles la Source. D’autant plus que le fils de monsieur et madame Lacombe envisage de reprendre l’entreprise familiale et de s’installer au moulin de Gourjan. Il est bien sûr essentiel pour lui de connaître les conditions qu’il rencontrera au moment de son installation et mesurer ainsi le potentiel de développement de l’exploitation en fonction des conditions d’écoulement de l’eau dans le ruisseau.
Débit nécessaire à une alimentation des bassins régulière et suffisante
Le droit fondé en titre pour le moulin de Gourjan s’est appuyé à l’époque sur le cours d’eau « naturel ». Aujourd’hui l’usine hydroélectrique ampute ce cours et l’exploitation piscicole est donc de fait privée de ses droits. Même lorsque l’usine ne turbine pas et que la réserve étant remplie l’eau se déverse par dessus celle ci, le débit alors créé est inférieur à celui qui s’écoulerait naturellement au bas de la retenue. Il est donc nécessaire de permettre un débit régulier et suffisant pour alimenter à chaque moment les bassins de la pisciculture et s’approcher au plus près des conditions naturelles correspondantes aux droits du moulin.
Conclusions
A l’impact négatif sur le tourisme et l’écologie lié à l’exploitation des eaux du Créneau au niveau de la Grande cascade, se rajoute un impact économique tout aussi négatif qui pénalise des entrepreneurs de la commune. Il ne s’agit donc pas dans ce dossier de sauver à tout prix une usine hydroélectrique dont la fragilité semble réelle pour continuer à mettre à mal une autre entreprise qui tourne et cherche à grandir.
mars 2011
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