QUAND MARTEL EXPLORAIT LE TINDOUL DE LA VAYSSIERE ET LE DELTA DE SALLES-LA-SOURCE
Curiosité géologique majeure de l’Aveyron, le Tindoul de la Vayssière, situé sur la commune de Salles-la-Source, est dû à l’effondrement d’une voûte calcaire sur le Causse Comtal, au nord de la commune de Salles-la-Source. Il fait partie du même ensemble hydrogéologique que le delta et les cascades de Salles-la-Source. Mais cela n’a pas toujours été de soi. C’est vers la fin du XIXème siècle que Edouard-Alfred Martel et son équipe viennent explorer systématiquement ce réseau hydrogéographique exceptionnel, du point de vue de sa rivière souterraine, le Créneau.
Martel est considéré comme le père de la spéléologie moderne et il consacrera six années, de 1888 à 1893, à prospecter les cavités notamment du sud de la France. Il fera du tindoul de la Vayssière son laboratoire et c’est à partir de ce terrain d’expérience qu’il va comprendre et relier un certain nombre d’observations et contribuer à la compréhension d’un système karstique, de la fabrication du tuf par recalcification de la roche érodée dans les galerie souterraines, des réseaux de circulation de l’eau en profondeur…
Le Tindoul n’avait guère été exploré depuis la descente mémorable d’un célèbre habitant de la commune de Salles-la-Source, Charles Carnus, en 1785. « Tindoul » signifie aven ou gouffre. Etymologiquement son nom vient du verbe occitan « tindar », tinter, à cause du bruit (tintement) que faisaient les pierres que l’on envoyait au fond. Quintin le redécouvre en 1890 et Martel y effectue une première descente en 1891. C’était deux ans après la découverte de Padirac dont il comparera souvent le gouffres et la rivière outerraine, avec ceux du Tindoul de Salles-la-Source.
Le récit suivant, tiré du « Dictionnaire géographique de 1905 » décrit, dans le langage de l’époque, les étapes de cette exploration et les raisonnements successifs qui vont conduite à aboutir à unifier les deux sites majeurs du Tindoul de la Vayssière et du delta et des cascades de Salles-la-Source, deux sites aujourd’hui inscrits au patrimoine national. L’exploration récente ne reprendra que dans les années 1960 et, grâce aux équipements modernes permettant de traverser les siphons, la rivière souterraine n’en finit pas de livrer de nouveaux secrets…
Les illustrations sont pour la plupart issues de l’ouvrage de Martel : « Les abîmes » (ch XIII : Le Tindoul de la Vayssière), qui raconte ces six années de campagne de découvertes spéléologiques :
Dictionnaire géographique 1890-1905
« Tindoul de la Vayssière : Abîme du département de l’Aveyron, du bassin de la Gironde, depuis longtemps célèbre dans le pays et devenu un des plus fameux de France, depuis qu’a été découvert sa rivière souterraine, origine cachée jusqu’alors des beaux fonts du Créneau, rivière de Salles-la-Source. Il s’ouvre sur le causse Comtal ou causse de Rodez, bloc d’oolithes à 10 km nord de Rodez et 5 km est de Salles-la-Source, dans un petit bois à 500 m de la route de Rodez à Aurillac, à 2 km à peine au sud du hameau et du vieux château de la Vayssière dont il tire son déterminatif, tindoul n’étant en réalité ici qu’un nom générique signifiant aven, abîme. Comme c’est le plus connu de tous les « tindoul » ou gouffres de la région, on l’appelle aussi tour uniment le Tindoul (par excellence).
L’ouverture du Tindoul , dit E.A. Martel, est un ovale ou plutôt un triangle irrégulier de 40 mètres de long, de 25 m de large, de 93 m de tour : la lèvre nord-ouest est plus élevée de 5 m (580 m) que la lèvre sud-est (575 m), car il y a là une petite faille bien caractérisée : l’une des murailles est stratifiée et l’autre absolument compacte ; le sommet du talus de pierres et d’effondrement du fond s’appuis contre la paroi nord-est à 542 m d’altitude (soit à 38 m au dessous du sol) et le petit trou ouvert au bas du talus se trouve à 524 m (soit 56 m de profondeur totale) ; par une pente douce encombrée de cailloux, on atteint à 514 m la première galerie, où le niveau du sol varie entre 523 et 513 m (67 m au dessous de la lèvre supérieure. En 1890, MM les ingénieurs Quintin et Costes et l’architecte départemental Pons, descendus pour une exploration sérieuse du fond du gouffre, constatèrent qu’aucune galerie ne s’ouvre sur le pourtour, au bas du talus d’éboulement ; mais l’un deux, en cachant la roche du fin fond pour échantillons géologiques, provoqua un effondrement du sol ; un trou béant s’ouvrit alors d’1 m à peine de diamètre, par lequel on parvint à une galerie souterraine inconnue ; pendant plus de 500 m, dans la direction est-sud-est, M. Quintin et ses compagnons purent suivre la galerie, haute de 3 à 20 m, large de 3 à 15 m, et toute coupée de siphonnements, jusqu’à un lac qui les arrêta.
Revenu à la charge une autre fois avec un radeau, M. Quintin put traverser ce lac, constater qu’il mesurait 20 m de large, qu’il se déverse dans d’étroites fissure latérales, qu’il est alimenté par une forte rivière, sortant d’une autre galerie, et que cette galerie occupée par l’eau prolonge la première dans la même direction et avec des proportions analogues ; franchissant une cascade de 5 m de haut, il s’avança à 300 m environ de cette galerie, côte à côte avec le ruisseau, et souvent dans le courant même, jusqu’à ce qu’un bassin d’eau profonde, l’empêchât d’atteindre l’extrémité.
Martel et son équipe dans une autre grotte
En 1891, les compagnons ordinaires de M. Martel, MM Gaupillat, Raymond Pons et Louis Amans continuèrent l’exploration ; ils réussirent à pénétrer à 1000 m environ de l’orifice, jusqu’à un siphon qui barre la rivière souterraine. Là le plafond de la roche plonge jusqu’au dessous de l’eau, qui arrive ici par siphonnement, et qui mesure 3 m de profondeur ; chambre close, partout par le rocher, aucune issue dans la voûte, il fallut battre en retraite. Malgré tout la découverte de la rivière souterraine par M Quintin n’en est pas moins capitale, et peut devenir, au point de vue scientifique, la plus importante de toutes celles faites jusqu’ici dans les causses.
Quand au pittoresque, il n’existe qu’à l’orifice et aux grands puits qui sont fort beaux : à l’intérieur du gouffre, à l’intérieur du gouffre, les strates en encorbellement forment, en dessus du petit trou, un gigantesque portail carré, tout aussi beau que la grande arcade de Padirac. Dans les galeries souterraines, point de salles ni de stalactites attractives pour les touristes, qui devront se contente r du curieux aspect du lit d’une rivière souterraine. Le courant a un débit très variable et paraît drainer toutes les eaux d’infiltration du Causse Comtal, entre le Lot et l’Aveyron ; il alimente certainement les fonts de Salles-la-Source, à 4 km et ½, à l’ouest du Tindoul, par 450 m environ d’altitude.
En septembre 1893, M Gaupillat a visité sans résultat, entre le tindoul et Salles, plusieurs petits avens, tous bouchés à quelques km de profondeur ; mais au sud du gouffre entre Onet l’église et Sébazac, il a constaté que les puits absorbants (goules obstruée) de Camboux, Rescoun du Dou etc. distants de 2 km et situés sur la faille même de Sébazac, font converger vers la rivière souterraine les eaux qui coulent au sud en terrain imperméable : en les déblayant, on trouverait d’autres couloirs. Des travaux d’art difficiles et coûteux permettront peut-être aussi, dans le gouffre même, de découvrir, en amont et en aval, par la destruction des voûtes de barrage et des éboulis d’absorption, les prolongements de la galerie et de déboucher à Salles-la-Source.
Mais le succès de ces travaux est problématique et l’on se demande s’il couvrira les grandes dépenses à encourir. Une étude plus sûre peut être faite dès maintenant dans le courant du tindoul : c’est celle de la faune qui doit le peupler ; il serait intéressant, pour la question de l’évolution des espèces, de rechercher quelles modifications ont pu subir, dans ce milieu auquel ils n’étaient pas destinés, les germes organiques que les chauves-souris, par exemple les pluies d’orage et les éboulements n’ont pu manquer d’apporter à la rivière par l’orifice du gouffre et les puits absorbants. La botanique, la géologie, la météorologie, la paléontologie, l’hydrologie trouveront à étudier au Tindoul.
Et dans un autre ordre d’idées, ne pourrait-on pas régulariser par des travaux artificiels ce grand réservoir interne, pour éviter les capricieuses variations du débit des sources correspondantes ; au besoin même faire remonter une partie de ces eaux pour irriguer et reboiser les abords du Tindoul ? Bref le Tindoul de la Vayssière est un très favorable terrain d’expériences scientifiques de toute espèce.
MM. Martel et Gaupillat sont devenus locataires du gouffre pour 3,6, 9, 12 ou 15 ans, à leur volonté, suivant bail contracté en mai 1892 avec les hospices de Rodez, propriétaires du terrain où bâille le Tindoul de la Vayssière, et ils y ont fait construire en 1893 un escalier de descente ; ils projettent d’entreprendre le déblai du colossal cône de déjection, d’une part, et l’abaissement du seuil des cascades en amont d’autre part, afin de franchir le siphon, ce que M Gaupillat a vainement tenté de faire en 1892.
Construction de l’escalier (1893)
Parlons maintenant de fontaines où ressort l’eau souterraine du Tindoul. Le bassin de Salles-la-Source, où débouche la rivière du Tindoul, est dans la vallée du Créneau, à mi côte de l’escarpement du causse Comtal. Il a été construit sur les trois gradins de tuf calcaire déposés par les deux sources qui jaillissent au pied d’une falaise haute d’environ 100 m. Les eaux de ces sources sont dérivées de tous côtés et traversent le village, faisant tourner les moulins ou formant de superbes cascades ; elles arrosent ensuite le village du Bourg, au dessous de Salles, puis se réunissent en une dernière cascade et vont se jeter dans le Créneau : elles ont ainsi fait, depuis leur origine, une chute totale de 80 m dont les usines bénéficient en grande partie. En temps de crue, l’eau sort de la falaise par quatre ouvertures supplémentaires, situées de par et d’autre, à quelques mètres au dessus des deux petites fontaines pérennes, mais à une certaine distance horizontale.
Le réseau souterrain du Tindoul épanche donc ses eaux à la base de la falaise du causse Comtal par six sources, dont deux pérennes et quatre occasionnelles ; des deux sources constantes, une seule est abondante à peu près tout le temps. Elle sort avec violence d’une fente de rocher, par 455 m environ d’altitude, et fait presque immédiatement tourner le moulin du Droc ; au sud de cette fontaine mère, on trouve « une excavation sans nom où quelques fissures se transforment en fontaines lors des crues » ; puis la Gâchette, petite source pérenne, puis le trou Marite et la Gorge aux loups « qui sont deux crevasses de la falaise en partie masquées par d’énormes éboulis qui en rendent l’approche malaisée : ces deux crevasses ne donnent issue à l’eau qu’après les pluies prolongées ; enfin au nord de la grande source, il y une dernière fontaine adventive (après les grands abats d’eau seulement), entre d’énormes roches écroulés, et à une vingtaine de mètres au dessus, dans la direction de la source maîtresse, une lucarne de 2 m, de 1.50 à 1,30 m de large, très difficile à atteindre sans échelle.
La grande cascade de Salles-la-Source
C’est par cette lucarne que M Gaupillat a pu descendre dans un puits de 11 m de profondeur, et de là, suivre un couloir en pente, très embarrassé d’éboulis, qui débouche dans une galerie large de 6 m, haute de 8 m, longue de 85 m, « tout encombré d’argile glissante, de blocs mal équilibrés, de stalagmites brisées » ; il a retrouvé la rivière du Tindoul dans un lac encombré de rochers tombés des voûtes, « ruine cyclopéenne monstrueuse », au bout de laquelle, à 200 m environ de l’entrée, on arrive à un lac tranquille, dit le Grand lac, long de 40 m ; après quoi l’on rencontre, en remontant le cours d’eau souterrain : de nouveaux chaos de rocs descellés des voûtes ou des parois ; un lac minuscule ; des étroits entre roches rongées qui font comprendre que « le tuf des cascades de Salles-la-Source est tout simplement le carbonate de chaux emprunté aux parois du boyau » ; encore un chaos ; encore un tout petit lac ; de nouveaux étroits ; un grand lac de 100 m de long sur 5 à 20 m de large, onde admirable de transparence et profonde de 1 à 5 m, « avec des blocs de rocher formant des îles », sous une voûte de 1 à 10 m d’élévation « qui laisse pendre dans l’eau des masses de pierres non encore érodées, espèces de colonnes sur lesquelles on circule en bateau : puis ces colonnes se rapprochent, les fissures qui les sépare deviennent de plus en plus en plus étroites, et la route est bientôt fermée par un peigne de roche, qui ne descend pas jusqu’au fond ; ce peigne paraît immergé de quelques cm seulement ; par-dessous l’eau arrive, et en abattant un pan de rideau, on remonterait sans doute plus loin dans la direction du Tindoul ; mais la draperie de roches est fort épaisse ; nulle on ne peut aborder pour préparer les trous de mine, la retraite est longue à opérer parmi les obstacles d’aval, et ce travail, si on l’entreprend jamais, demandera d’infinies précautions.
Sous la grande arcade
Malgré l’absence de stalactites et le peu de hauteur, c’est un imposant spectacle que ce réservoir de sources de Salles, calme et sans courant. Deux fois M. Gaupillat est allé avec M. Armand et M. Léon Raynal, de Salles-la-Source jusqu’au bout de ce lac des Draperies, qui est à 500 m de l’entrée. Ensemble nous y sommes tous retournés avec R. Pons, en juillet 1893. Toujours nous avons vu les dents du peigne immergé, malgré le peu de hauteur des eaux de Salles. Et, surtout, nous avons tous été d’accord pour reconnaître que le parcours entre les deux lacs est le plus pénible de tous nos rampages souterrains. L’absence à peu près totale de courant, jusqu’à quelques mètres seulement du déversoir, explique un fait resté longtemps incompréhensible : la non-réapparition, aux sources de Salles, des substances colorantes jetées dans la rivière du Tindoul où, en 1893, M. Gaupillat n’a pas versé moins d’une tourie entière de ponceau d’aniline dissous dans l’acide sulfurique : aucune coloration ne se manifesta à la source ; rien de plus naturel, puisque sur une longueur de 400 m environ, l’horizontalité du réservoir de Salles est presque absolue, et que des éboulis en occupent plus du tiers ; le mouvement de l’eau ne s’y propage qu’avec une lenteur extrême, la petitesse de l’orifice et la surface relativement grande du réservoir empêchant l’écoulement rapide ; il s’ensuit que, faute d’agitation et de transport suffisamment accéléré, le mélange intime de la coloration et de l’eau ne peut se maintenir jusqu’à la sortie au jour ; la substance colorante a le temps de se déposer dans quelque bas-fond tranquille. Sans oublier que sur sa route, depuis le Tindoul, elle passe peut-être à travers d’une telle quantité d’éboulis ou de minces crevasses, qu’elle finit par se filtrer entièrement. Ceci indique que le résultat négatif d’expériences de ce genre n’est pas toujours probant » (A.E. Martel)
On a aussi tenté de pénétrer dans le labyrinthe hypogée par le Trou Marite, où l’on n’a pu faire que 25 m, mais dont on a vu qu’il communique avec le couloir de la Gorge aux loups ; celui-ci a été remonté sous roche pendant environ 500 m, à peu près autant que la longueur de la galerie maîtresse, ce qui donne 1 km pour le réseau inférieur de la rivière du Tindoul, tel qu’on le connaît à ce jour ; ce couloir est aussi accidenté, aussi encombré, aussi étroit par instants, aussi à parcourir que la grande galerie ; il s’arrête lui aussi, à un dixième lac (le plus grand des dix), long de 30 à 35 m sous une roche si basse qu’il faut se coucher dans le bateau.
L’escalier du Tindoul (1893)
M. Martel résume ainsi les observations que suggère le dédale des galeries du Tindoul, où l’on a recueilli l’ensemble de faits le plus considérables jusqu’à ce jour en France concernant la circulation des eaux souterraines : « la pénétration dans la falaise de Salles-la-Source est extrêmement instructive. On y remarque la subdivision multiple, le branchement complexe, non plus à l’origine, mais au débouché d’une rivière intérieure. Ce branchement affecte la forme d’un delta parce que le terrain est à peu près horizontal ; avant de voir le jour, le courant s’épanouit en éventail dans quatre ou cinq galeries de grottes ouvertes à différents niveaux ; par la plus basse de ces ouvertures, coule toute l’année une fontaine pérenne, au point d’élection le moins élevé ; les autres servent de trop-pleins et n’entrent en jeu qu’au fur et à mesure que l’eau inférieure s’élève à leur niveau. M. Gaupillat a pris sur le fait ce mécanisme : après un gros orage, toutes les sources coulaient, et, en redescendant par l’aven de la Fenêtre, il a pu voir le courant couler dans la maîtresse galerie et traverser l’éboulis pour ressortir à la grande fontaine. Aucune expérience ne peut être plus convaincante. L’origine, la pérennité, l’intermittence et les variations du débit des différentes fontaines de Salles-la-Source sont donc maintenant choses connues et expliquées. Remarquons bien, une fois de plus, que les réservoirs de ces fontaines ne sont pas des nappes d’eau étendues dans tous les sens mais des galeries allongées et étroites ; la hauteur est généralement faible, le vide n’est pas immense comme le supposaient certains auteurs ; il n’y a point de coupoles énormes ; partout la longueur s’emporte sur la largeur. Les eaux souterraines occupent plutôt des conduites que des bassins, et les vastes dômes d’effondrement ne sont pas la règle. Un certain nombre de sources et de grottes étant distribuées sur le pourtour du causse de Concourès, l’opinion tendait à s’établir, depuis la découverte du Tindoul, que cette rivière rayonnait vers différents points du Causse. La direction du courant d’une part, d’autre part, la présence de deux grandes failles qui coupent tout le plateau de l’est à l’ouest, de chaque côté du Tindoul, (celle de Sébazac au nord et celle de Cadayrac au sud), rendent cette hypothèse invraisemblable ; et nous sommes convaincus que le courant souterrain du Tindoul est le grand collecteur qui draine les eaux pluviales entre ces deux failles. Les innombrables fissures et coulée d’argile qu’on observe sur les parois du canal intérieur lui amène des affluents, après les pluies, au moyen des cassures du sol ».
Martel et son équipe sur un autre site d’exploration
Les N° 13 et 14 de Spelunca, année 1898, rendent attentifs aux dangers que peut courir le bassin de Salles, à l’issue du torrent hypogée du Tindoul. « Ce bassin est situé sur trois immenses terrasses de tuf étagées. Précipitée en cascades dès sa venue au jour, la rivière a depuis des siècles redéposé sur ces trois gradins le carbonate de chaux qu’elle avait enlevé par dissolution aux parois de son tunnel calcaire, pendant un long parcours intérieur ; de nombreuses usines utilisent maintenant la force motrice de ces chutes successives. Or, il est fort possible qu’une partie de la rivière s’écoule souterrainement sous la masse des mêmes tufs de Salles-la-Source, et qu’un jour une catastrophe y survienne, comme en Tarn-et Garonne du fait du ruisseau de Saint-Pierre de Livron. Assurément il ne saurait être question de déplacer ni d’abandonner un bassin de cette importance, mais il serait bon que les habitants et industriels de Salles prissent bonne note de l’avertissement de Saint-Pierre de Livron, et s’abstinssent complètement de tous travaux souterrains et de toute exploitation de carrières dans les tufs de leurs sous-sol ».
On estime que les falaises de Salles-la-Source ont amené de l’intérieur des galeries du Tindoul la matière de 100 000 m3 ou plus de tuf calcaire, masse qui s’accroîtrait annuellement de plus de 100 m3 si ces fontaines étaient les seuls évents du Causse Comtal, s’il n’y avait pas la fontaine de Muret et quelques autres moindres. »
Autres illustrations : Martel, les abîmes – chapitre XIII, le Tindoul de la Vayssière
Carte ancienne du delta de Salles-la-Source
Photo récentes de plongées dans la rivière souterraine
[…] C’est à ce titre qu’il viendra plusieurs fois à Salles-la-Source pour y explorer les sources et au Tindoul de la Vayssière où il installera un laboratoire (voir « Quand Martel explorait le Tindoul de la Vayssière et le delta de Salles-la-Source …) […]
[…] Exploration du site par le spéléologue Martel en 1891 (dictionnaire géographique de […]
Bonjour je m’interesse depuis tout petit à la spéléologie, les résurgences, les cloups, les tindouls et les pierres et monuments historiques et leur histoire!!
Ancien habitant de decazeville(aveyron) j’ai put observer salles la source, conques, les igues de compolibat, peyrusse le roc et bien d’autres sites interessants!!
J’ai entendu parler de pictogrammes qui auraient étés découvert près de salles la source; est ce bien dans le tindoul de la Vayssière ? et existent ils vraiment ? je n’arrive pas à obtenir de photos sur internet!!!
Quelqu’un pourait il me renseigner, me les envoyer par mail ou me communiquer un lien?
Merci à Mr Martel; et à tous les aventuriers de la découverte, rester prudent et raisonables…
Dans l’attente de votre réponse, d’avance..Merci…