Qui est Geniès Imbert ?

Dans l’arrière-boutique de la SHVSS, à la découverte d’un personnage clé, intrigant et secret…

GENIÈS IMBERT… LE COUSIN COUSSIN

Jean-Gérard Guibert, l’inénarrable gérant de la microcentrale de Salles-la-Source a un cousin… qui lui sert de coussin. Jeu de mots certes facile. Mais qui dit bien ce qu’il peut vouloir dire en matière de protection, d’amortissement des coups, comme on va le voir. Ce parent par alliance s’appelle Geniès Imbert. De lui, nous ne savons pas grand-chose tant il semble discret. Nous avons simplement depuis le début la conviction que c’est un personnage-clé de l’affaire qui depuis trop longtemps mobilise nos inépuisables énergies.

Une constatation toute simple s’impose : ces dix dernières années, Geniès Imbert a été auprès des Pouvoirs Publics un intervenant respecté qui s’est manifesté chaque fois que la SHVSS (la Société Hydroélectrique de la Vallée de Salles-la-Source) a été dans une situation délicate. À diverses reprises il a sauvé la mise à Guibert.

UN CURRICULUM QUI PASSE PAR L’AFRIQUE
ET LE MOYEN-ORIENT VIA LE LUXEMBOURG

Une tentative de curriculum vitae de Geniès Imbert a de quoi donner la bougeotte. Ne serait-ce que côté domiciliation : en novembre 2011, l’homme habitait Saint-Cloud ; en juillet 2014, on le retrouve avenue de Saussure à Paris. Il a une résidence en Aveyron, à la Ferrière d’Aurelle-Verlac (ou selon d’autres sources de Saint Geniez d’Olt…) Il serait également propriétaire d’une villa sur la Côte d’Azur.

En 2011, Geniès Imbert habitait 2, rue Buzenval, à Saint-Cloud

Il est né le 16 août 1942 à Saint Geniez d’Olt, d’où son prénom rare. Il a effectué sa scolarité de 1954 à 1962 au lycée Sainte Marie (aujourd’hui François d’Estaing) à Rodez.

Il serait ensuite devenu ingénieur des Travaux Publics. Selon une rumeur que nous n’avons pas pu vérifier, il aurait été cadre à la Banque Mondiale. Il aurait exercé par ailleurs diverses activités dans le BTP. Elles l’auraient mené de Toulouse à l’Afrique et au Moyen-Orient. On le retrouve à partir de 1999 au Luxembourg, à l’International Trade Export Company comme directeur de recherche-développement et d’export.

Voir la présentation de Geniès Imbert dans la demande d’autorisation de 2006 (page non soumise à enquête publique)

GENIÈS IMBERT ET LA SHVSS

Les premières traces de l’action de Geniès Imbert en faveur de Jean-Gérard Guibert et de la Société hydroélectrique de la Vallée de Salles-la-Source remontent à la période 2006-2008. La SHVSS s’était retrouvée en redressement judiciaire, accablée de dettes (notamment par suite du procès perdu contre les Revel). Le jugement du Tribunal de Commerce de Rodez du 15 janvier 2008 qui met fin au redressement judiciaire s’appuie sur des lettres de Geniès Imbert qui se porte caution d’une importance créance de cette société. Pour prendre le risque d’un tel cautionnement (plusieurs dizaines de milliers d’euros !) il faut nourrir une indéfectible affection pour son cousin par alliance. Ou alors avoir des intérêts dans la boutique ?

Geniès Imbert réapparaît au moment de l’enquête publique de 2010 sur la demande d’autorisation de poursuivre l’exploitation de la microcentrale. Le 15 juillet, il poste une lettre de soutien à Jean-Gérard Guibert. C’est sans doute par un louable souci d’écologie qu’il utilise un vieux papier à en tête, avec mention du capital social … en francs (!) et d’un numéro de télex, de l’International Trade Export Company dont il se dit directeur export :

Il écrit « Aveyronnais d’origine, la centrale de Salles-la-Source m’est bien connue. Je participe depuis de nombreuses années à son évolution ». Elle arrivera hors délai dans la boîte du commissaire-enquêteur Malet : le 19 juillet 2010, alors que la clôture était le 15 juillet. Mais, très compréhensif, ce brave commissaire l’annexera à son rapport. Sans avoir apparemment remarqué non plus que ce si important document – bien plus intéressant que les centaines d’avis défavorables au pillage de la cascade recueillis au cours de la même enquête – n’est pas signé.
Le 31 décembre 2009, la Police de l’eau de l’Aveyron adresse à la SHVSS un avis favorable à l’ouverture de l’enquête publique sans omettre d’en adresser copie à ce cher Geniès Imbert. Ce courrier fait suite à celui d’une autre personne influente qui est à l’époque l’avocat de la SHVSS : Jean-Michel Quillardet, avocat au barreau de Paris et ancien grand maître du Grand Orient de France de 2005 à 2008. Il suit le dossier depuis quelques années. Il avait envoyé au maire de l’époque en décembre 2005 un courrier pour le dissuader de fermer la microcentrale. Il en adresse un autre au préfet, le 20 novembre 2009. Le courrier de JM Quillardet semble entraîner une reprise immédiate de l’avancée du dossier.

LE COUSIN MAIS PAS « RANIMONS LA CASCADE ! »

Dans un document qu’il avait adressé à l’Administration, Jean-Gérard Guibert avait présenté Geniès Imbert comme « un parent par alliance qui a toujours manifesté à son frère et à [lui-même] beaucoup de sollicitude »…
C’est sûrement parce que tant d’affection entre ces bons cousins l’avait ému que le secrétaire général et sous-préfet de Rodez de l’époque Jean-François Moniotte (celui-là même qui avait sans scrupule truqué le dossier en inventant une table ronde qui n’a jamais eu lieu) avait accepté Geniès Imbert au CODERST (COnseil Départemental de l’Environnement, des Risques Sanitaires et Technologiques) du 8 décembre 2010 alors même qu’il en avait éjecté le président de « Ranimons la cascade ! » qui pouvait parfaitement y être entendu comme le prévoient les textes… et comme le maire de Salles-la-Source l’avait souhaité. Mais on ne va quand même pas comparer un vulgaire maire de Salles-la-Source avec un Geniès Imbert.

Le même est invité par la préfète Danièle Polvé-Montmasson aux commissions des sites des 17 février et 13 mai 2011 d’où « Ranimons la cascade ! » est de nouveau impitoyablement interdit de représentation. Du haut de ses compétences, Geniès Imbert présente devant la commission des sites l’entreprise et le projet de la SHVSS comme une « bricole ». Une simple formalité sans doute ? Mais elle dure depuis bientôt huit ans. Et nous ne sommes pas prêts, à « Ranimons la cascade ! » à lâcher le morceau.

 


Pour aller plus loin :

  • En 1996, Geniès Imbert « possède également une part (sur 500), suite à une cession en 1996 également, dans la société SARL « International Trade Export Company», qui siège 3 rue des foyers à Luxembourg.
    Celle-ci a été constituée le 21 novembre 1988. La Ygrec Holding SA en possèdera 499. (lien : page 31354)

  • En février 2004, les 499 autres parts sont cédées de la « Ygrek Holding SA » à la « NBCA holding SA » (créée le 14 novembre 2003). la NBCA, société de service aux entreprises est liée à la Fiduciaire Becker + Cahen & associés).
  • En 2013, Geniès Imbert, représentant la NBCA, acte la liquidation de la ITEC au profit de l’associé unique… Geniès Imbert (liquidateur : Nicolas Imbert).

 

6 Responses to Qui est Geniès Imbert ?

  1. ERGE dit :

    Dans le texte est citée une lettre du 20 novembre 2009, de l’avocat Quillardet au préfet. Par cette lettre, l’avocat prétend que l’arrêté préfectoral du 25 juillet 1962 lui permet de dire qu’est accordée l’autorisation de passage de la conduite forcée sur la propriété MAGNIN. Mais l’avocat oublie aussi de dire que l’arrêté du 25 juillet 1962 a été annulé par le jugement du 10 mai 1968 du Tribunal Administratif, annulation confirmée par un arrêt du Conseil d’Etat du 18 février 1972.
    Ceci veut dire que l’autorisation de passage visée par l’avocat n’existe plus.

  2. Bob dit :

    Tout cela sent un peu le soufre, non ?

  3. J.M.J.1267 dit :

    Cà sent aussi la république bananière et le caractère mafieux des « frères », entachant gravement l’image de la franc-maçonnerie (la vraie, pas celle des mafieux magouilleurs en tous genres). Quand en serons-nous débarrassés et quand notre pays sera-t-il enfin un « Etat de droit » ????

  4. Steph dit :

    Peut-être une clef de cette énigme complexe ?

  5. Hydroelec dit :

    Il paraîtrait prudent de s’en tenir aux faits.
    Il est pourtant plus que probable que le gérant ait des appuis en haut lieu et que des réseaux plus ou moins occultes soient ou aient été à l’œuvre pour tenter de fournir un revenu à ce JG Guibert.
    Il est non moins improbable que, dans le passé, à l’époque où l’on surnommait le grand-père Guibert « le singe noir », et même à des époques plus récentes, diverses personnes liées à la franc-maçonnerie aient été proches de la SHVSS.
    Des noms ont été cités…
    Ne pas perdre toutefois de vue que dans cette honorable et « discrète » institution, les réseaux « fraternels » -et corrompus- n’ont pas droit de cité. Ce n’est le fait que de frères affairistes ou en recherche de promotion personnelle qui profitent des engagements de solidarité et promesses de secret pour faire tranquillement, en toute impunité et sans preuves, leurs « petites affaires ». Et si par malheur, l’un des leurs est condamné, il est exclu et de la sorte, l’image de l’institution reste sauve.
    Il est donc probable que l’on ne saura jamais le fin de mot de l’histoire.

  6. […] Geniès Imbert : le sulfureux cousin aurait tenté d’approcher le maire pour obtenir un rendez-vous, sans légitimité pour représenter la SHVSS. Certains s’interrogent : « Interdit de gestion, JG Guibert ne va-t-il pas le mettre à sa place pour gérer la SHVSS ? » Ce serait absurde puisqu’il était jusque là le conseiller de JG Guibert, tout au long du fiasco et des années de fraude ! […]

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