Pourquoi une marche de Salles-la-Source à Rodez le 18 juin 2011 ?

A vous tous qui aimez la cascade et le site de Salles-la-Source, qui aimez le patrimoine et l’environnement, nous vous invitons à participer à une « marche des indignés»  le 18 juin 2011 de Salles-la-Source à Rodez. Pourquoi cette marche ?

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Le 15 juin 2010 s’ouvrait une enquête publique à Salles la Source pour une autorisation de prélèver l’eau de la cascade en doublant la capacité de la conduite forcée et pour une durée d’exploitation de 40 ans. Immédiatement un collectif s’est créé. Il a monté en 3 jours une réunion publique le 18 juin 2010 pour dénoncer ce projet et demander que les 400 premiers litres par seconde soient laissés au site de la cascade et que seulement la quantité au dessus soit turbinée. Depuis ce collectif s’est transformé en association « Ranimons la cascade » (231 adhérents à ce jour) et a conduit de nombreuses animations de sensibilisation pour exposer ses revendications.

Depuis un an déjà, les habitants et amis de la cascade de Salles-la-Source se mobilisent, font connaître leur combat, médiatisent leurs actions, mobilisent les élus et personnalités, multiplient les rassemblements publics et les dossiers argumentatifs, font œuvre de pédagogie pour que le plus grand nombre s’approprie au mieux tous les enjeux autour de notre cascade que nous voulons enfin « ranimer »

L’administration persiste dans son projet initial, malgré les nombreux soutiens de personnalités et d’élus que nous avons reçus. L’association compte attaquer l’arrêté préfectoral s’il est signé tel qu’il est présenté dans le projet, au tribunal administratif.

Pour élargir la mobilisation et marquer la date du premier anniversaire du début des actions, il a été décidé dimanche dernier de faire une marche de l’eau, de la cascade aux portes de la préfecture le samedi 18 juin 2011

Un dossier qui aurait dû être traité de façon exemplaire

Le dossier de fin de concession de l’usine hydroélectrique, celle qui a privé d’une bonne partie de son eau et se son charme la cascade de Salles-la-Source, se devait pour plusieurs raisons d’être traité de manière exemplaire.

  • Parce qu’à Salles-la-Source, ce conflit vieux de 80 ans qui a donné lieu à de nombreux procès, tous perdus par le propriétaire de l’usine ou par l’Administration, a amplement montré combien dans le passé la collusion a été grande entre l’État et les puissants et combien le propriétaire s’est conduit en propriétaire de l’eau qu’il « restituait » parfois parcimonieusement aux habitants du village. Ceci ne doit plus être aujourd’hui. C’est ce type de comportement qui dans l’histoire a exaspéré les habitants de salles-Comtaux qui ont décidé collectivement de garder notre commune son nom révolutionnaire de « Salles-la-Source ».
  • Parce que l’attachement très fort des habitants à leur cascade a alerté l’État que nous ne laisserions rien passer de contraire aux lois et que les passe-droits du passé ne justifiaient en aucun cas ceux du présent.
  • Parce que le comportement personnel du chef d’entreprise à la tête de l’usine hydroélectrique depuis 1998 n’a tenu aucun de ses engagements. Il a montré son irrespect total des règles et des lois, le menant à des procès qu’il a perdus, et de là à la défaillance économique et au redressement judiciaire et au non-paiement de ses factures. Est-ce ce type de comportement que l’État souhaite favoriser envers et contre tout ?
  • Parce que les conflits d’usage vont nécessairement se multiplier au fur et à mesure que nos besoins d’énergie augmentent de façon inconsidérée et que notre conscience écologique se développe : ils doivent se régler de manière transparente et démocratique, par le dialogue et la confrontation des arguments de chacun. Pourtant, ne nous y trompons pas, le problème de Salles-la-Source n’est pas un tant banal conflit d’usage que la simple revendication de leurs droits par des citoyens bafoués depuis 80 ans tant par un exploitant peu scrupuleux que par l’Administration.

Hélas, c’est bien à tout le contraire que nous avons assisté. Ce dossier est l’exacte histoire de citoyens sérieux et passionnés, attachés à leur patrimoine, superbement ignorés par les services de l’État qui se sont comportés sur ce dossier comme de véritables technocrates bien éloignés de la réalité du terrain et dans un véritable déni de démocratie (Voir « Pourquoi sommes-nous indignés ?» ),

C’est pour dénoncer cela et alerter nos concitoyens que nous avons décidé de marcher de Salles-la-Source à Rodez.

La cascade, un symbole

Trop, c’est trop !

Si nous ne dénonçons pas fortement et publiquement l’attitude de l’administration, à quelles dérives n’assisterons-nous pas demain alors que de tels conflits vont se multiplier ?

Au nom d’une soi-disant « énergie propre », l’Administration accepte de faire des choses qui ne le sont pas !

Pourtant, la loi est de notre côté :

« Il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du patrimoine naturel dans lequel il vit »
(
Art.1er de la loi n°76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature)

Les textes internationaux nous encouragent :

« La meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens » (Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement durable, 1992).

L’eau souterraine du Créneau, rassemble les eaux d’infiltration de tout le Causse Comtal et jaillit naturellement de façons puissante et spectaculaire à Salles-la-Source. La préfecture a décidé de la canaliser contre la volonté de ses habitants. Ce faisant elle offre à une entreprise au comportement douteux les trésors d’un patrimoine commun afin de remplir le portefeuille d’un privé sans scrupule.

L’eau de la cascade de Salles-la-Source pourrait bien devenir le symbole de l’énergie citoyenne que l’on veut museler.

Nous exigeons que tout soit mis en œuvre pour stopper cet absurde projet,

Par delà les combats juridiques qui s’annoncent et qui nous permettront d’opposer un à un tous nos arguments à ceux de l’administration devant un juge indépendant, il ne s’agirait pas que dans le moyen terme, nous puissions gagner devant le tribunal mais que les travaux aient commencé et détruit notre falaise. En effet, la justice est très longue car elle manque de moyens et le Tribunal Administratif de Toulouse est embouteillé…

Il ne s’agit pas que de procès en procès par de longues procédures juridiques et des recours indéfinis, de trop longues années se passent où l’usine continue à turbiner sans limite ni contrôle…

Tous ensemble, nous irons donc le 18 juin porter un peu de l’eau de la cascade à la préfète. Nous avons besoin de votre soutien !

One Response to Pourquoi une marche de Salles-la-Source à Rodez le 18 juin 2011 ?

  1. Matthieu dit :

    Je dirais même plus : c’est un devoir constitutionnel !

    « Article 2. – Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement. » (charte de l’environnement, 2004)

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