Les moulins du Créneau, élément fort de l’identité de Salles-la-Source

 

Les moulins du Créneau sont un élément fort de l’identité de Salles-la-Source : c’est un des messages qu’ont tenté de faire passer Jean Delmas, conservateur général honoraire du patrimoine et Jean-Pierre Azéma, spécialiste reconnu des moulins et auteur de nombreux ouvrages, lors de la conférence organisée par « Ranimons la cascade ! »,  le 20 septembre 2014, à l’occasion des journées du Patrimoine, et en partenariat avec la Municipalité de Salles-la-Source.

1) Jean Delmas et l’histoire des moulins

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Les traces de mentions des anciens moulins de Salles-la-Source sont parmi les plus anciennes des moulins du Rouergue, puisque attestées dans le « Cartulaire de l’abbaye de Conques » dès l’année 910. Il est mentionné le 16 mars 910, dans la charte de Salis (salles). on y parle d’une femme, Sénégonde, propriétaire d’un territoire qui correspond au cœur de la commune de Salles-la-Source qu’elle va léguer son fils Rodolfus, abbé Rodulfus de Conques qui a été acheté , contre 300 sous, à Ricard de Super Undas (« d’au dessus des Ondes », du château des Ondes) et de Bernard de Malviès, son frère, un terrain où il est mentionné la « Fontaine de Cérès » (vestige d’une divinité antique), des bois, des terres cultes et incultes, des vignes, des eaux et des moulins !

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Ce texte ne nous éclaire pas sur les techniques mais ma conviction est qu’il s’agissait de moulins à roue horizontale.

La singularité de Salles-la-Source est caractérisée par une suite de moulins disposés sur une dérivation (on retrouve des situations similaires à Sainte Affrique ou à Castelnau-Pégayrolles.

On comptait en 1836, si l’on se réfère à un document rédigé par le  général Tarayre, une quinzaine de moulins sur ce petit bout de dérivation entre la source du Créneau et son confluent avec le Fabby, en bas du village.

Le nombre a varié au cours du temps et j’en ai relevé 13 dans le cadastre de 1376, mais il y en avait sûrement davantage. Le plus élevé appartenait à un Pierre de Solignac et était situé dans le quartier de Castel minor, c’est-à-dire le haut de Salles-la-Source. Il était tenu d’entretenir une partie des murs qui étaient au dessus du chemin qui était au dessus de la porte de la Barrayrie (sur le site des usines devenu du Musée du Rouergue et de la salle des fêtes) : on a donc la preuve d’un moulin à la cassure du pallier juste au dessus de la cascade.

Antoine Capelle, toujours à la même époque avait deux moulins, dits « sur les eaux des Ondes ». Du côté du bourg, il y avait un « molinar herm », c’est-à-dire un emplacement de moulin (non encore bâti) ainsi que deux moulins d’Elis ou d’Alis (ancien nom du Fabby).

En 1424, Guiral et Gaillard Solignac a des moulins. il doit aux co-seigneurs fouler une pièce de drap et moudre du blé sans demander de droit pour cette mouture : il y avait donc un moulin à farine, un moulin drapier et au moins un foulon.

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Moulin à foulon (Source : JP Azéma)

Le même Gaillard et un autre Recoules avaient un moulin drapier et un moulin « de l’estanque » (c’est-à-dire avec une réserve d’eau en amont, située sur la dérivation).

Si l’on reprend comme cela tous les vieux cadastres du XIV et du XVème siècle, on ainsi la preuve qu’il y avait par exemple des étendoirs pour les draps (appartenant à un certain  Raffy), que encore des Solignac avaient un moulin à la Crouzie, proche du Salt de l’Aygue (« saut de l’eau » = cascade de la Crouzie, en bas du village). Est cité aussi un moulin d’Alboy (une famille de coseigneurs) et une tannerie.

Total des moulins en état de marche ou en ruine en 1424 : 16 ou 17, ce qui est énorme, beaucoup plus important que ce qui pouvait exister au début du XIXème.

En 1564, il y aurait eu au moins 13 moulins dont 8 à farine, 4 drapier et 4 moulins à huile, et 16 couples de meules.

On sait par un acte de 1613 qu’il existait un martinet à poudre dans la quartier du Bourg :système à roue verticale, arbre à came entraînant des marteaux ou masses, tel un martinet, permettant d’écraser le charbon de bois ou la salpêtre. Il ne peut s’expliquer que dans le cadre de la guerre civile qui opposa les Royalistes ralliés à Henri de Bourbon et les ligueurs et les calvinistes. On peut penser que le propriétaire du moulin, Jean Portal, travaillait pour les besoins militaire de Rodez.

J’ai noté ailleurs la présence d’une ou des scieries,  d’au moins un tournal (moulin à aiguiser)

tournal-de-creisselsSchéma du tournal de Creissel ( photo JP Azéma)

 Pour en savoir davantage il resterait à explorer tous les registres de notaire du Moyen-Age : cela demanderait beaucoup de temps. Mais j’ai eu l’idée d’explorer les « tarifs des communs de paie » : en 1173 l’évêque et le comte de Rodez, suite aux guerres locales et seigneuriales, décident de créer un impôt local en vue d’alimenter un fonds pour venir en aide aux habitants, indemniser les victimes de guerre, payer une gendarmerie, subventionner les bourgs qui créeront des défenses… Tout le monde est concerné par cet impôt et les richesses productives sont également imposées : le bétail, les bêtes de somme, ferrées ou non ferrées et, ce qui nous concerne, les « usines ».

Les modifications des tarifs permettent d’étudier l’évolution des tarifs des Comtes de Salles-la-Source. En 1622-1737, sont évoqués des moulins bladiers (à blé) à roue horizontale. l’impôt se fait selon le nombre de paires de meules ( une paire par moulin). Ce type de moulin est attesté dès 1321. Des moulins drapiers sont également attestés en 1321, des tonnelles (probablement des foulons), des tournals, (on n’est pas loin des plus vielles attestations de tournals en 1281 à la Salvetat-Peyralès). Tardivement, début du XVIIème siècle, sont mentionnés des moulins à poudre…

Mais ce qui est extraordinaire à Salles-la-Source, c’est l’utilisation d’une dérivation unique. On prend l’eau à la cassure du premier palier. l’eau est dérivée par un bief, le besal, selon un seul parcours : le moulin d’amont donnait directement de l’eau au moulin suivant. ils étaient tous en chapelet.

Les deux premiers moulins appartenaient à Saleilles. puis l’eau allait vers le moulin d’Alganc, puis à la Barreyrie, puis à celui de Fontcoulon (là où vigne sous la cascade), la traversarie, les Hortes, le moulin du comte, le moulin Solignac…

Ce système ne manquait pas de poser des conflits : il pouvait y avoir des ententes (on en profitait alors pour faire des travaux sur l’ensemble des moulins), mais d’autres se réglaient par conventions ou même par des procès. Lorsque Saleilles père voulait faire des travaux sur le rodet d’un moulin, il fermait la dérivation, privant d’eau ainsi tous les moulins d’aval qui étaient tous réduits au chômage…

Une autre fois, il a décidé de mettre une nouvelle vanne afin d’alimenter une autre meule, rejetant ensuite beaucoup trop d’eau vers les moulins d’aval… Ainsi en 1770 et Solignac, situé en dessous a reçu de l’eau avec une telle violence que cela a cassé des pièces de son moulin. En 1770, ils établissent une convention : Saleilles ne pourra ouvrir qu’une vanne à la fois de sorte que le débit soit constant. Sous l’empire, Saleilles ouvre les deux vannes ! L’affaire est portée devant le juge de paix qui interdit d’ouvrir la deuxième vanne.

En 1830, le complexe industriel de Salles-la-Source se développe et tente de regrouper plusieurs moulins (c’est le début de l’industrialisation du site) et ils vont contester la décision du juge de paix.

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Les industriels disent que la compétence des règlements d’eau n’est pas de la compétence d’un juge de paix mais de la seule compétence des services de l’Etat. C’est un peu spécieux car le juge s’est en fait référé seulement à la convention de 1770 toujours en vigueur….

Saleilles redoute le développement de ce complexe industriel et surtout la minoterie et il va tout d’un coup diminuer le débit d’une de ses vannes… et il laisse inactive la roue du deuxième moulin qu’il avait installé à grands frais auparavant afin de s’opposer aux appétits des industriels.

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En fait, Saleilles redoute surtout la minoterie de la Barrayrie avec des techniques beaucoup plus modernes et beaucoup plus d’efficacité.

Derrière ce complexe, il y a la philosophie des Saint-Simoniens qui veulent réconcilier le progrès social et le progrès économique pensant que l’un aide l’autre et réciproquement. Plus tard Tarayre, Billorgue, Guillemin laisseront leurs parts à Carcenac qui va transformer l’ensemble en filature, inspirée de principes qui s’inspirent encore de leur philosophie : possibilité de travailler en famille, école pour les enfants (dirigée par les sœurs de l’Union) et en bas Maison de retraite pour les vieux ouvriers ou leurs familles…

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Reproduction publicitaire de la filature en 1902 : on y reconnaît le bâtiment de la direction (devant à droite) devenu le restaurant de la Cascade, le bâtiment de la comptabilité, muni de son horloge (à gauche), devenu ensuite la Poste, le bâtiment de la teinturerie (au centre), dont il ne reste que la cheminée. Le bâtiment à l’arrière semble tout à fait rajouté (déjà de la publicité mensongère ?)

La filature étant fermée depuis quelques années, qui ne servait plus que, au rez-de-chaussée, pour le bal du 1er mai, après avoir failli être détruite, est devenue, sur une suggestion de Marc Censi, le  Musée du Rouergue.

2) Jean-Pierre Azéma : les moulins aujourd’hui

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La conférence de Jean-Pierre Azéma est désormais disponible en ligne (13 novembre 2016)

Sur le Fabby, dès le XIème siècle, sont mentionnés deux moulins. Et je suppose que pour établir un village à cette époque, on ne choisit pas un site par hasard, on se met près d’une source d’énergie et l’époque carolingienne va être celle de l’explosion des moulins en France et en Europe, une structure basée sur l’efficacité de l’eau au service des hommes. On va soulager l’homme des tâches les plus lourdes, notamment la mouture des grains, le foulage des draps…

Revenons sur les caractéristiques de ce site : Salles-la-Source c’est d’abord un cirque, une rivière, au bord d’un plateau dans un modelé karztique. l’eau après avoir dissout le calcaire, formé les dolines, les avens les tindouls, sort à un endroit particulier, appelé émergence, et avec puissance (800 l/s à 10 m3/s). Et quand on voit cette puissance qui sort avec ses cascades il n’a qu’une chose à faire : en tirer parti.

J’ai recensé à peu près 15 moulins dans le village et 5 autres sur le Créneau sur la commune de salles-la-Source et 6 de plus en aval soit au moins 26 moulins sur le Créneau !

dans le village, les moulins sont en série sur une dérivation, creusée dans le tuf : c’est une roche d’accrétion qui s’exhausse par elle-même en permanence. Les meuniers devaient donc en permanence recreuser, avec des pics,  le fond du canal pour éviter que cela ne déborde. C’est un site de moulins en chapelets, étagés les uns sous les autres.

moulins-salles-chapelet

C’est effectivement très contraignant puisque chacun dépend de l’eau restituée par le moulin précédent.

Salles-la-Source, 100 m de chute sur 500 m linéaires, ça fait du 20%. Pour comparer, la moyenne de la vallée de l’Aveyron, c’est 1,45 % et à Saint-Affrique, on a du 8,5% avec 15 moulins sur 2 km.

On retrouve aussi une situation un peu comparable à Runnac (Saint Victor et Melvieux) avec 3 moulins et une cascade de tuf.

le schéma suivant montre les 15 moulins de  Salles-la-Source et la dynamique qui s’était constituée pour utiliser au mieux l’énergie en respectant le site et en gardant la cascade vivante :

coupe-des-moulins-de-salles
En haut du village, on trouve, à l’emplacement du premier moulin, ce qui est devenu la filature Droc. Il y a quelques années encore, on voyait la trace d’une roue verticale sur le pignon nord. C’est une bâtisse régulière qui correspond bien à une structure de filature. C’est des travées , c’est vraiment un bâtiment textile : ce n’est pas le petit bâtiment pour moudre le grain :

filature-droc

En contrebas la petite usine hydro électrique de 1906 (photo J. Delmas) :

usine-electrique-de-1906

Elle est même mentionnée dans une publicité de 1921, fierté de la filature Vidal :
filature-pub-1922

Le premier moulin de la deuxième dérivation est le moulin Saleilles :

moulin-saleilles

Puis viennent les moulins de la Barrayrie, devenus minoterie-huilerie et papèterie-filature (aujourd’hui : Musée du Rouergue) :

moulins-barreyrie

La filature vers 1890 avec ses étendoirs pour suspendre les longues pièces de tissu  (en bas à gauche) :

filature-1890-etendoirs

Sur le mur du bâtiment (aujourd’hui, cour intérieure du Musée), on voit encore la trace des roues à aubes verticales du XIXème siècle dont on retrouve les marques sur la façade du Musée :

musee-traces-roues-vertical

En contrebas de la route, on retrouve un vestige de la « télédynamique »; avant de transporter à distance, on transportait l’énergie, par un jeu de cordes (puis de câbles) et de poulies. On en retrouve trois cas en Aveyron, à Bonneval (chocolaterie), à Camarès (filature Rachou) et  à Salles-la-source où on va exploiter l’énergie du moulin de Foncoulon pour la faire remonter vers la filature. il y manque aujourd’hui le support des poulies :

teledynamique

Le Musée du Rouergue est le point de départ de la renaissance de Salles-la-Source avec la mémoire de tout un département, début d’un projet de valorisation qui naît.

Document exceptionnel que cette gravure du grand artiste (il a parcouru toute la France), François Alexandre Pernot, vers 1850, de ce qui est vraisemblablement le moulin du comte : on reconnaît le petit pont du Bourg au dessus de créneau. le moulin sans doute un foulon, a une grande roue verticale et on distingue un aqueduc. Au fond, la partie haute du village

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Plus bas encore, en dessous des ruines du moulin des Hortes,  le moulin Solignac ou de la Crouzie, à côté de la cascade du même nom.

En aval de la confluence avec le Fabby, le cours d’eau est rapide, puisque la pente reste de 2,5 %. on y voit encore plusieurs  moulins, le premier, le moulin de Montredon, étant à farine avant de devenir à huile :

moulin-montredon

Puis le moulin de l’Hombre :

moulin-hombre

le moulin de Gourjan :

moulin-gourjan

le moulin Cabrolier (?) :

moulin-cabrolier

le moulin fort ancien, de par son architecture du mas de Saint-Amans, à Cougousse, avec un moulin à blé (deux paires de meules) et un moulin à huile (une paire de meules) :

moulin-mas-saint-amans

A partir de Marcillac, on peut aussi découvrir le moulin de Bannes, le très beau moulin de la Roque (parfois à tort appelé de Bannes), encore en activité, le moulin du comte, le moulin de la dausse, à Nauviale.

Conclusions

Les moulins à eau de Salles-la-Source sont :

– un capital hérité de onze siècles d’histoire énergétique, intégrés dans l’environnement,

– les derniers garants de permanence de l’eau dans les campagnes,

– un patrimoine de proximité,  endormi qui ne demande qu’à être valorisé. Le premier pas a été fait par la création du Musée du Rouergue, un musée unique, qui contient toute la mémoire du Rouergue. il reste 14 moulins qui méritent aussi toute l’attention des élus et de la population !

Les moulins sont actuellement gravement menacés de disparition par l’application de réglementations inappropriées, anachroniques,  inutiles et par un plan de destruction des chaussées très onéreux : on a de l’argent dans les agences de bassin pour casser le chaussées, pas pour les restaurer !

A propos des Droits Fondés en Titre :

Quand on fait valoir un Droit Fondé en Titre [comme le fait la Société Hydroélectrique de Salles-la-Source et comme le soutiennent les services de l’Etat]), on fait référence à la chaussée. Or ces moulins ne sont desservis que par une chaussée [hormis les moulins près de la source], située près du pont au dessus de la cascade [emplacement actuellement transformé en parking].

Cette chaussée doit correspondre aux critères du « Fondé en titre », c’est-à-dire, qu’elle doit être aux mêmes dimensions, à la même altitude, que lors de la nuit du 4 août 1789, la nuit où Louis XVI a signé l’abolition des privilèges. Le canal doit avoir la même largeur et la même profondeur. Le Fondé en Titre suppose que l’on utilise la prise d’eau originelle : ce n’est pas le cas ici. Dès lors que l’on prend l’eau plus haut, on n’est plus dans le Fondé en Titre,  on est dans le régime de l’autorisation ou de la concession et on est sous le régime de la loi de 1919. Et ce régime prend fin [le 31 décembre 2005, à Salles-la-Source].

Et un hommage  de Jean-Pierre Azéma à Jean Delmas !

jean-delmas-musee-rouergue

Sans oublier le rôle spécifique de Marc Censi dans cette aventure :

marc-censi-musee-rouergue

Articles complémentaires :

La belle collection de pièces de moulins du Musée du Rouergue

–  A la découverte d’un moulin à roue horizontale de la vallée du Créneau

 

5 Responses to Les moulins du Créneau, élément fort de l’identité de Salles-la-Source

  1. Ergé dit :

    C’était avant les années 1930, et cela depuis des temps immémoriaux.
    La Grande cascade coulait librement.
    L’énergie hydraulique qu’apportait la hauteur de chute, associée à un certain débit du Créneau était répartie entre plusieurs exploitations de taille modeste, ce qui présentait l’avantage de valoriser sur place cette énergie en employant de la main d’oeuvre locale.
    Vers 1930, s’est produit un net changement porté par Amédée Vidal, sénateur de l’Aveyron, qui, considérant qu’il avait la maîtrise des eaux, construisit, sans faire la moindre demande d’autorisation, une usine hydroélectrique « entièrement nouvelle », en prélevant l’eau dans le « delta » de la rivière souterraine qui donne naissance aux ruisseaux du Créneau et du Bourg. D’où un certain nombre de conséquences et notamment:
    – L’énergie hydraulique transformée en énergie hydroélectrique quitte le pays.
    – Des activités locales d’avant 1930 disparaissent.
    – L’alimentation de la cascade est désormais tributaire d’installations appartenant à l’exploitant de l’usine.
    – La population se plaint de l’assèchement de la cascade et des ruisseaux de Salles-la-Source.
    – L’état de ruine de l’ancienne chaussée Saleilles provoqué par le passage de le conduite forcée entraîne l’effacement des droits dits « fondés en titre » que possédaient une dizaine d’anciens moulins situés en aval.

  2. Merci Ergé.
    Sur le dernier point, on peut sans doute écrire sans se tromper que Salles-la-Source est le seul lieu en France où l’Administration reconnaît, contre toutes les jurisprudences, des droits fondés en titre (donc d’avant la révolution) à une prise d’eau datant de 1930 !
    Copinage, quand tu nous tiens…

    On a peut-être là une des raisons de la lenteur de l’Administration à répondre aux recours déposés devant le tribunal Administratif dès juillet 2013 et du silence de Matignon et de l’Elysée évoqués dans nos pages…

    • Ergé dit :

      Copinages??
      Le premier document officiel depuis 1930 jusqu’en 1980 , publié au JO donc connu de tout public, qui déclare l’existence et la consistance de droits « fondés en titre »(450 kw de puissance) est le cahier des charges de concession, non daté, dressé et signé seulement par E.Bastide, gérant de la SHVSS et annexé à la convention du 17 octobre 1979, elle-même signée , pour le ministre de l’industrie par Y.Coupin directeur du gaz, de l’électricité et du charbon, et par E.Bastide.
      La convention et le cahier des charges ont été approuvés le 17 mars 1980 (JO du 20 mars 1980)par R.Barre, Premier ministre, et par les trois ministres de l’industrie, de l’environnement et du cadre de vie, et de l’agriculture.
      Tout lecteur du texte du cahier des charges peut observer que la déclaration relative aux droits fondés en titre n’est accompagnée d’aucune preuve et en conclure que c’est une affirmation simplement gratuite, exprimée, par ailleurs, par le bénéficiaire même des droits.
      En conclusion, ce dernier se serait attribué des droits avec l’approbation des signataires du décret.

  3. larchiviste dit :

    En matière de copinage, on aurait aussi pu citer le réseau du sénateur Amédée Vidal ou de son gendre Georges Pierre Guibert, le grand-père de l’actuel gérant, ancien directeur de la Gendarmerie Nationale et de la Justice Militaire dans les sombres années de la fin de la IVème République… (cf attentat du bazooka…) puis nommé secrétaire Général de la SNIAS.
    Avec de telles relations, il n’y avait sans doute pas de soucis à se faire. On en paye les conséquences aujourd’hui.

  4. […] Voir aussi : « Les moulins du Créneau, élément fort de l’identité de Salles-la-Source &raqu… […]

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